TECHSPARKS, le plus important événement startup en Inde comme si vous y étiez !

AAEAAQAAAAAAAAPYAAAAJDRiZTQ3NjJlLTEwMTMtNDE1ZS05NmJkLTgwMGIzNjc4NGNkZAJ’ai eu l’honneur d’être invité par YourStory, le principal média sur les startups en Inde à TechSparks 2015, le plus important des événements sur les startups en Inde. J’ai donc pris mon avion depuis San Francisco où je travaille depuis 4 mois pour revenir là où j’ai passé avant cela près de 2 ans, l’ecosystème startups en plus forte croissance, l’Inde. J’étais ainsi le seul français et parmi les 4 ou 5 seuls occidentaux présents.

Le thème de cette 6ème édition : “Tech for a billion” (jeu de mot entre “Technologie pour a un milliard” et “en route pour un milliard”). Ambitieux, prometteur, comme le sont les startups indiennes aujourd’hui. Au travers des différentes sessions, j’ai pu voir le thème être traité en 6 aspects: technologie, paiement, culture, levée de fonds, expansion nationale auprès du milliard d’Indiens non-anglophones et expansion internationale.

Voici d’abord notre présentation interactive grâce à Bunkr dédié ! :

I.
TECHNOLOGIE

Hackathon-2015-TechSparks-YourStory

La spécificité de l’écosystème startup indien est qu’il est très centré sur la technologie – “technology driven” comme on dit en anglais – sans doute est-ce à la fois un héritage du système éducatif qui fait qu’en Inde “d’abord on devient ingénieur, ensuite, on réfléchit à ce que l’on va faire de sa vie comme le disent avec humour beaucoup d’entrepreneurs comme Byju Raveendran, fondateur de byjus.com, qui prétend être “la plus important EdTech startup en Inde et dans deux ans, au monde” et affirme donc “être ingénieur par hasard mais professeur et entrepreneur par choix”. Il est vrai donc qu’il y a une plus grande proportions d’ingénieurs à la tête des startups indiennes qu’en France notamment.

L’approche purement technologique de “Tech for a billion” de ce TechSparks a d’abord été traité via le hackathon sponsorisé par Exotel et Teamchat. Pour l’anecdote, j’avais rencontré le fondateur et président de TeamChat, Beerud Sheth, par hasard à San Francisco une semaine auparavant à l’occasion d’une soirée cocktail organisée par un investisseur, ami en commun. Autre signe, s’il en fallait, que pour atteindre le milliard, les entrepreneurs indiens sont déjà en bonne place dans la Silicon Valley. Bref, le Hackathon avait 2 objectifs: utiliser la messagerie et s’appuyer sur les technologie de localisation par langue pour imaginer un service de ecommerce innovant.

12063467_1004638929578954_7803387816342810346_n (1)Amod Malviya, ancien CTO de Flipkart

Au-delà du hackathon, TechSparks a été l’occasion de voir autant de CEO que CTO (de PDG que de directeurs technologiques) sur scène notamment les CTO et anciens CTO de Flipkart (leader du ecommerce en Inde qui a levé $3 milliards), de Snapdeal (challenger du ecommerce en Inde qui a levé $1,5 milliards) ils ont d’ailleurs plus parler de philosophie sur la technologie et son management que de points techniques spécifiques.

Amod Malviya, ancien CTO de Flipkart, a ainsi pointé du doigt ces “erreurs étonamment communes en terme d’ingénierie” comme celle de considérer l’ingénieur uniquement comme là pour “pondre du code” au lieu de faire partie intégrante de la réflexion produit. Il a aussi ajouté un ingénieur java ou php ça n’existe pas. Il n’y a que deux types d’ingénieurs, les bons et les mauvais. Les bons adapte la technologie au problème et les mauvais adapte le problème à la technologie”. L’ancien CTO de Snapdeal, Amitabh Misra, dans la même veine a affirmé qu’une bonne technologie c’est avant tout une excellente équipe faites d’excellents talents.

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Mohit Saxena, CTO de InMobi

Le CTO de InMobi ($320M raised), Mohit Saxena, a renforcé cet aspect humain de la technologie “Beaucoup de fondateurs cherche des développeurs avec un ensemble de compétence mais au début, il leur faut surtout quelqu’un de débrouillard”. Il a aussi ajouté que les startups indiennes devraient beaucoup plus acheter des services en Saas que de chercher à tout développer elles-mêmes, et ce, pour aller plus vite, de manière plus robuste. Cet approche ‘buy vs. build’(acheter et implémenter plutôt que de tout développer) est aussi le signe que les startups indiennes continuent de se différencier des entreprises de service informatiques traditionnelles en Inde. Une bonne nouvelle pour des Algolia et autres entrepreneurs BtoDev.

II.
PAIEMENT

Le paiement est l’un des plus gros challenge du ecommerce en Inde. Historiquement le ecommerce indien a réussi a surmonter ce problème en adoptant le “paiement en liquide à la livraison”. Même Uber, après s’être confronté au problème que seuls 13 millions d’Indiens ont une carte de crédit, a d’abord signé un partenariat avec Paytm, portefeuille électronique indien pour permettre a plus de consommateurs d’utiliser Uber…avant finalement également d’opter pour le paiement en liquide (comme son concurrent local, Ola).

Quoi qu’il en soit, la digitalisation du paiement est clé pour les startups indienne. Teruhide Sato, fondateur de Beenos, un incubateur e-commerce l’a résumé sur scène à TechSparks la Marketplace – place de marché – est reine mais le paiement est roi.

Ainsi de plus en plus de solutions sont créées et offertes par des startups indiennes, les banques aussi arrivent pour régler le problème du paiement en ligne. La banque ICICI a même été sponsor de Techsparks pour promouvoir ses services.

Les startups fintech indiennes ont le vent en poupe. Les solutions de portefeuille electronique ont le lead avec deux acteurs majeurs Paytm (qui a levé $200M auprès de Ratan Tata et de Alibaba) et Freecharge (qui a levé $113M avant d’être racheté par Snapdeal). Selon Reasearch and Markets of PwC analysis, le marché du portefeuille electronique en Inde va croître de 140% en 3 ans, passant de $52 millions en 2015 à $740 millions en 2018.

Plusieurs startups Fintech était aussi à TechSparks pour promouvoir leur services comme PayU ou PineLabs, une solution de paiement à la fois en ligne et en magasin. PIne Labs a été créé en 2005, soutenue par Sequoia Capital en 2009, a 40 000 points de vente en Inde et enregistré plus de $8 milliards de transactions sur sa plateforme sur l’année fiscale 2014-2015.

III.
CULTURE

Naveen Tewari, fondateur et CEO de InMobi
Naveen Tewari, fondateur et CEO de InMobi

J’ai été surpris par l’importance de la culture d’entreprise dans les sessions à TechSparks. Même Naveen Tewari, CEO de InMobi (qui a levé $320.6M et a son siège social à San Francisco) n’a pas dit un mot sur scène à propos de son entreprise ou de son marché (le marketing mobile) mais a tenu un discours intitulé “Comment créer une culture pour faire gagner son entreprise à l’échelle mondiale” sur l’importance de la culture d’une entreprise sur son succès

Le diplomé de I.I.T. Kanpur et de la Harvard Business School en MBA a ainsi tenu des positions franches “Pour créer une culture d’entreprise, vous devez bannir les process. Seul 1% abuse des libertés et pour empecher cela, on pénalise les 99% restants, c’est absurde. Donnez de la liberté à vos salariés et les gains de productivité couvreront les pertes de ceux qui en abusent.

Dans un pays connu pour ses respects des processus et de la hiérarchie comme éléments forts de management, la position de Naveen prouve que les nouvelles générations veulent plus de liberté et que oui, les startups sont les organisations qui doivent apporter l’esprit entrepreneurial à chaque niveau.Il est plus facile de passer à échelle une culture d’entreprise que de la construire une fois devenu gros donc travaillez votre culture d’entreprise quand vous êtes encore petits” ajoute Naveen Tewari qui manage des équipes aux quatre coins du globe.

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Le fait que Naveen défende cette position sur les théories du management libre exemplifié par des ouvrages comme Freedom Inc. écrit par Brian M. Carney et Isaac Getz bien connus dans la Silicon Valley, devant une audience quasiment exclusivement indienne montre que les startups indiennes sont compatibles avec ce type de management qui ont fait les succès de Google, Facebook ou Airbnb…ce qui n’est pas surprenant puisque ces même acteurs ont beaucoup d’employés indiens en leur sein.

La culture d’entreprise comme sujet fort de techSparks est là aussi un autre signe que l’écosystème startup indien s’émancipe du secteur des services informatiques historique en Inde. Peut-être verra t’on bientôt des “culture decks” (présentation des principes de culture d’entreprise) de startups indiennes aussi célèbres que ceux de Netflix ou Hubspot. Encore une fois, l’influence de la Silicon Valley sur les startups indiennes se fait sentir positivement. D’autant que Shradha Sharma, fondatrice de YourStory et organisatrice de TechSparks a notamment tenu a souligner que “les bureaux de InMobi à San Francisco sont plus cool encore que ceux de Google ou Twitter”. Définitivement, les startups indiennes adopte la culture de la croissance, jusque dans la guerre des talents à l’échelle mondiale.

IV.
FINANCEMENT

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Shradha Sharma, fondatrice de YourStory avec Shailendra Singh, Directeur de Sequoia Capital India

L’écosystème startup indien est encore sous le choc de l’arrivée massive en termes d’investissement ces deux dernières années d’autant que cela a permis de faire émerger plusieurs licornes indiennes. Shradha Sharma a ainsi demandé à Shailendra Singh, Directeur de Sequoia Capital India “Est-ce que l’hiver arrive au niveau des investissements pour les startups indiennes ?”, “Est-ce qu’il y a une bulle? Est-ce que la valorisation de Flipkart n’est pas démesurée ?”

Klaas Oskam, seul européen sur scène, en Inde depuis 10 ans, Directeur de Signal Hill, fond d’investissement a bien résumé la situation. L’Inde est passé de 152 investissements pour un total de $1.1 milliard en 2013 à 285 investissements pour $6 milliards…pour les seuls 9 premiers mois de 2015 !
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Les startups BtoC sont celles qui ont dirigé cette croissance passant de 16% des investissements en 2010 à 85% en 2015.
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Klass a aussi tempéré cette situation par le fait que 73% de ces investissement ont été concentré par 10 entreprises seulement : Flipkart, SnapDeal, Ola, Paytm, Quickr, Zomato, Oyo, Practo et pepperfry.com.
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Shailendra Singh, directeur de Sequoia Capital a répondu à la question de Shradha Sharma “Est-ce que l’hiver arrive” en affirmant “Il y a plusieurs cumulus mais nul ne peut dire s’ils donneront lieu à une bruine ou à une tempête…mais il est plus prudent de sortir couvert”.

Shailendra Singh, MD Sequoia Capital
Shailendra Singh, MD Sequoia Capital

Le directeur de Sequoia Capital (qui a investit dans des startups comme Freecharge, Helpchat, JustDial, Practo, Mu Sigma, PepperTap et Zoomcar) en a aussi profité pour contredire l’idée que les investisseurs préfereraient des entrepreneurs issues des grandes écoles (d’ingénieur, IIT et de commerce, IIM) : “C’est faux et d’ailleurs parmi les entrepreneurs à succès on voit que Kunal Shah de Freecharge ($113 millions levés avant rachat par Snapdeal) est diplomé en Philo. Shashank de Practo ($200M levés et leader en Asie) a fait NIT-K (une modeste école d’ingénieur). Ankur Singla de Helpchat est avocat, Ritesh de OYO Rooms n’a même jamais fait d’étude ! Je crois que si vous avez le désir d’apprendre, vous pouvez accomplir à peu près tout !” Ici aussi, on voit que l’élitisme des grandes écoles qui a sévit pendant des années dans les entreprises de services informatiques indiennes fait moins sens pour les startups qui tendent elles aussi à adopter des outsiders ou profils sortis du système universitaires comme l’ont été aux Etats-Unis Steve Jobs ou Bill Gates.

Vaitheeswaran, "père du ecommerce indien"
Vaitheeswaran, « père du ecommerce indien »

A côté de ces sessions autour des gros chiffres de financement et de valorisation des startups indiennes, TechSparks a aussi laisser place aux critiques. Parmi eux, K.Vaitheeswaran, fondateur de IndianPlaza, premier site de ecommerce en Inde et ainsi considéré comme le “père du e-commerce indien” a eu un discours très terre à terre et très applaudi. Il a notamment eu quelques mots mi-caustique mi-humouristiques comme Le but d’une entreprise est de faire de l’argent. Si vous ne faites pas d’argent, c’est un hobby. C’est bien les hobbies, certains lisent des livres, regardent des livres, voyagent, font du sport ou même lancent des sites de ecommerce. L’audience a bien rit montrant ainsi le scepticisme envers ces nouvelles entreprises indiennes valorisées à plusieurs milliards de dollars sans faire de profit dans un pays dont les fortunes ont été faites par des dynasties familiales….à la gestion bien familiale des affaires…ou même aux grandes entreprises de services informatiques encore une fois qui ont fait leurs profits de la main d’oeuvre qualifiée peu élevée comparée aux Etats-Unis.

L’Inde n’est plus qu’un pourvoyeur de service informatique ni un marché uniquement pour les entreprises familiales classiques. L’Inde est un marché d’innovation et partout dans le monde, l’innovation a été initiée par des startups qui ont pu ne pas avoir de revenus pendant des années (3 ans pour Google ou Facebook) ou de profits pendant une décenie (comme Amazon ou Alibaba). Si les startups en Inde sont en cours de maturation, on peut sentir que les entrepreneurs indiens ne veulent pour autant pas tous embrasser le modèle de la silicon valley complètement.

V.
L’expansion nationale auprès du milliard d’Indiens non-anglophones

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Sahil Kini, Vice-President de Aspada

Aujourd’hui, même les startups indiennes créées par des Indiens pour le marché indien uniquement ont leur site uniquement en anglais. Il y a plusieurs raisons à cela, pour moi, la principale raison est que pour toucher les 300 millions appartnant à classe moyenne et supérieure et vivant dans un foyer à plus de $3000 par mois en parité de pouvoir d’achat, l’anglais non seulement suffit mais est la seule langue commune aux tamouls, punjabi, bengali, gudjarati etc.

Cependant avec la croissance de l’économie indienne et de l’expansion du nombre d’internautes, de plus en plus d’utilisateurs non-anglophones commencent aussi à avoir les moyens de faire appel à des services en ligne et il devient nécessaire d’adapter ces mêmes services à leur langue maternelle.

C’est aussi pourquoi des services comme Reverie sont venus exposer à TechSparks avec la promesse d’augmenter les revenus des startups indiennes par 30% en adaptant leurs contenus aux langues locales. “Il y a un immense espace où l’adaptation aux langues locales permet de créer des opportunités très importantes.”explique Arvind Pani, Reverie Language Technologies

Sahil Kini, Vice-President de Aspada
Sahil Kini, Vice-President de Aspada

Sahil Kini, le Vice-President de Aspada était aussi sur scène pour défendre cette approche multi-linguistique. C’est définitivement un challenge que l’écosystème startup Indien se donne à lui-même. YourStory, le média des startups en Inde, l’a bien compris et a adapté son site à 10 langues locales. Les Indiens sont polyglottes par défaut alors pourquoi est-ce que leur internet ne serait-il qu’en anglais ? Les entreprises comme Reverie qui participent à changer cela ouvrent ainsi aussi les portes aux startups étrangère qui voudraient s’adapter aux langues de l’Inde de la même manière.

VI.
Les startups indiennes à la conquête du monde

Shashank ND, Fondateur et CEO de Practo
Shashank ND, Fondateur et CEO de Practo

Le sujet des startups indiennes à la conquête du monde est évidemment mon sujet préféré en tant qu’associé de StartupBRICS dont la mission est de créer des ponts entre les acteurs de l’innovation des pays émergents et des pays développés: d’aider les startups occidentales à accéder aux ressources humaines et aux marchés des pays émergents et de l’autre côté d’aider les startups des pays émergents à accéder aux ressources de financement et donc aux marchés développés.

Les startups indiennes comme Zomato (qui ont acquis des startups européenes pour se développer et acheté Urban spoon pour $40M pour concurrencer Yelp sur le marché américain) sont la preuve que les startups indiennes peuvent conquérir le monde. Le CTO de InMobi lui aussi était fier d’affirmer sur scène “Nous sommes nés en Inde, fiers de l’être et nous sommes aujourd’hui une organisation globale capable de concurrencer n’importe qui à l’échelle mondiale.

Cependant comme l’écrit  Singhu Kashyap pour YourStory, “aujourd’hui il y a une tendance à se demander pourquoi les entreprises indiennes devraient aller à l’international tant le pays est un marché assez grand”. Et c’est pourquoi je pense que les entrepreneurs indiens qui construisent des startups globales depuis l’Inde sont d’autant plus des génies. Ils pensent grand, au-delà de leur propre marché, quand la plupart des entrepreneurs européen, même sur des petits marchés qui ne sont pas en croissance, pensent petits et ont du mal à penser au-delà des frontières continentales, si ce n’est pour rêvasser sur la silicon valley.

Shashank ND, Fondateur et CEO de Practo
Shashank ND, Fondateur et CEO de Practo

Shashank ND, fondateur et CEO de la startup de e-santé Practo a ainsi donné un discours brillant à TechSparks sur sa vision internationale. Practo est une plateforme en ligne de réservation de rendez-vous médicaux. La startup a été fondée en 2008 et a levé $124M. Juste ces deux chiffres suffisent à montrer à quel point l’Inde est un leader mondial sur ce domaine quand son équivalent français, Doctolib a été créé 5 ans plus tard, en 2013 uniquement et a levé $26M. “Dès le premier jour, nous savons que nous devions construire une entreprise scalable à l’échelle mondiale, c’est au coeur de notre ADN” a ainsi affirmé Shashank ND.

Le fondateur de Practo a ainsi expliqué comment les marchés étrangers ont été une bénédiction pour son entreprise. La Startup est allée à Singapore avant de trouver son product market fit en Inde ni d’avoir trouver son modèle exact mais le marché singaporéen était plus mature, plus prêt et leur a permis ainsi d’accélerer, y compris au bénéfice du marché indien. “De nouveaux marchés aident les entreprises a devenir de meilleures organisations” a ainsi ajouté Shashank ND.

Shashank a expliqué qu’il avait l’ambition de devenir leader mondial…grâce aux pays émergents. En effet, les pays émergents sont similaires à l’Inde en terme de pénétration internet et mobile, croissent rapidement et surtout ne sont pas ciblés par les concurrent occidentaux ! “Nous avons été capables de capturer ces marchés très rapidement mais il est important de le faire maintenant, avant que les produits des concurrents des marchés développés arrivent”. Practo a ainsi adapté sa technologie pour cette expansion mondiale en étant mobile first and cloud first. Practo, au-delà de l’Asie du sud (Philippines, Indonésie notamment) s’apprêtent à pénétrer sur le marché latino-américain en commençant par le Brésil et a même déjà un oeil sur l’Afrique.

Le génie de la vision globale par les pays émergents de Shashank pourrait nous faire sentir tristes pour les startups européenes qui bavent sur les Etats-Unis mais n’auront jamais les moyens de concurrencer les américains sur leur propre marché, plus rapidement et n’ont pas encore l’audace ou l’ouverture d’esprit d’aller explorer les marchés émergents. Les startups indiennes sont paradoxalement (au sens où elles ont pourtant un plus grand marché domestique) plus ouvertes sur le monde et les pays émergents. Elles ont dorénavant la vision, les fonds et l’audace d’être globale, elles peuvent – elles – vraiment conquérir le monde avec leur propre style.

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Conclusiontechsparks

Le thème de TechSparks “Tech for a billion” a bien été respecté et finalement, quand on voit son potentiel en action, on sait que même si son thème pouvait sonné comme ambitieux pour ne pas dire arrogant ou présomptueux, il ne l’est finalement pas et est peut-être même humble puisque les startups indiennes peuvent développer de la “tech for billions”. Ambitieux et humble, voici les qualités d’un grand entrepreneur et les Indiens ont définitivement de grands entrepreneurs parmi eux.

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A propos de l’auteur de cet article:

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Après ma première startup à Paris, j’ai déménager en Inde pour découvrir, comprendre et saisir les opportunités du plus prometeur des marchés émergents, notamment en terme d’innovation. Pendant 2 ans, j’ai exploré différents écosystème startups à Bangalore, Delhi, Chennai, Kochi, Hyderabad, Mumbai, Chandigarh, etc. J’ai rencontré des centaines d’entrepreneurs, des dizaines d’incubateurs, utilisé des dizaines de startups indiennes quotidiennement autant sur le plan personnel (Olacab, Flipkart, Snapdeal, Innerchef, Paytm, BigBasket, etc.) que professionels (Zoho, Freshdesk ). Je partage aujourd’hui mon temps entre Bangalore, San Francisco, Delhi, Paris et quelques autres villes entre celles-ci pour créer des ponts avec mes associés auprès de StartupBRICS en Afrique, Amérique Latine, Chine, Russie, Europe et Etats-Unis. Notre mission est de créer des ponts entre les acteurs des pays émergents et développés.

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Puisque StartupBRICS sera prochainement organisateur d’événements (#StayTuned), nous connaissons l’importance des sponsors, donc bravo à ceux de  iTechSparks 2015 :
Sequoia Capital, ICICI Bank, Money on Mobile, Microsoft, Signal Hill, IBM Bluemix, PwC, Atom Tech, Teamchat, Govt. of Karnataka, Intel, Rabbler, Dailyhunt, Reverie, Loginext and PayUBiz; Partners – Duff&Phelps, Taxmantra, Dineout, Exotel, 360ride, Yoga Bar, Chai Point, GWC; and our Media Partners – TV9, Fortune India, RedFM and Deccan Herald.

About Arnaud Auger

StartupBRICS Activist, Arnaud a déjà déménagé une quinzaine de fois entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique avant de s’installer en Asie, dans la silicon valley indienne. Expert en marketing digital, il est l’auteur du livre « Facebook marketing » chez Pearson, élu dans le Top 5 des ouvrages business les plus influents en 2013 aux Hub Awards. Formé à HEC Paris et créateur de sa première startup à 22 ans, Arnaud est aussi un entrepreneur convaincu que le futur d’Internet se trouve dans les pays émergents, notamment grâce au développement du web mobile.