Le secteur des transports en Afrique a des défis uniques à relever comme l’immense croissance urbaine, la jungle des moyens de transports informels, des infrastructures largement inexistantes et le pouvoir d’achat relativement faible des populations. Les urbanistes et les agences de transport essaient de miser sur les transports en commun pour y faire face. Quelle est la place des startups et des technologies innovantes dans cette démarche ?
L’immense croissance urbaine dans les villes africaines
Dans certaines parties du monde, comme l’Inde ou la Chine, les taux de croissance diminuent lentement. En Afrique, cependant, la croissance continuera même au-delà de 2030. Ainsi, les villes qui ont 15 millions voire plus d’habitants aujourd’hui doubleront leur taille en dix ou quinze ans environ. L’Europe ou les États-Unis n’ont jamais connu de scénarios de croissance semblable à ce que l’on voit actuellement en Afrique… et ont par ailleurs bénéficié de nombreuses décennies pour s’équiper d’infrastructures adaptés à une croissance urbaine plus étalée dans le temps.
Comment les urbanistes et les agences de transport peuvent-ils surmonter ces défis?
La réinvention des transports publics est la seule solution pour gérer cette croissance urbaine extrêmement véloce. À l’heure actuelle, le secteur des transports publics est divisé en deux : une partie formelle qui provient parfois de l’héritage colonial et qui se dissipe lentement et un secteur informel avec des véhicules plus petits (Pousse Pousse à Madagascar, Boda Boda à Kempala, Car rapide à Dakar, Matatu à Nairobi, Three wheelers…) et des entités opérationnelles très petites et flexibles qui augmentent extrêmement rapidement. Les gouvernements comprennent de plus en plus la nécessité d’investir dans des systèmes de transport durables et de créer un écosystème favorable à la mobilité urbaine. Des startups accompagnent cette démarche en adaptant leurs stratégies et business models aux pratiques africaines et favorisent l’émergence de transports plus intelligents, plus connectés et plus respectueux des normes environnementales.
4 startups africaines qui disruptent les transports
Partout dans le monde, les projecteurs se concentrent sur Uber. Cependant, l’Afrique accueille une multitude de startups qui secouent les marchés africains des transports parmi lesquelles :
SafeMotos
SafeMotos est une application pour les taxis-moto très populaires au Rwanda. La société installe des smartphones sur les taxis de moto pour suivre le comportement des conducteurs dans un secteur informel et où les accidents sont légions. Ce qui permet un contrôle rigoureux de la conduite des chauffeurs.
CladLight
La veste intelligente de CladLight, qui vient de terminer sa phase de pilotage, utilise une technologie portative pour rendre la moto plus sûre. La veste est équipée d’émetteurs de signaux à l’arrière de la veste, affichant la direction dans laquelle un conducteur a l’intention de tourner lorsque les indicateurs du vélo sont utilisés. Il a également un suivi GPS, permettant aux propriétaires de déterminer l’emplacement du véhicule.
Mellowcabs
Mellowcabs crée des véhicules de transport public électriques à haute valeur ajoutée technologique et environnementale. L’énergie cinétique qui est généralement perdue dans le processus de freinage est convertie en électricité et stockée pour améliorer l’efficacité énergétique. Un système d’éclairage à LED permet d’allumer le corps du véhicule. Et les taxis comportent des points de recharge dans le véhicule, un WiFi et des tablettes de divertissement.
GoMyWay
GoMyWay s’attaque à la congestion du trafic et aux émissions de carbone, en essayant d’encourager le déplacement des conducteurs au Nigéria qui est le pays le plus peuplé d’Afrique. GoMyWay a l’intention de connecter les passagers avec les propriétaires de voitures qui se déplacent dans la même voie avec des sièges vides, dans le but de créer un réseau de transport propulsé par « le crowd ».