Au plus près du terrain pour identifier les startups et capter les grandes tendances de l’innovation dans les pays émergents, StartupBRICS vous propose chaque semaine un mini tour du monde des dernières actualités qui ont animé ces écosystèmes en pleine accélération.
Cette semaine dans le tour du monde StartupBRICS, on vous parle de levées de fonds en Israël et en Inde, d’un nouveau fond d’investissement Franco-Africain et d’une startup sud-africaine qui pourrait bien révolutionner la livraison. Nous décoderons également une possible collaboration entre Sberbank et Alibaba, et un digital bootcamp pour les femmes au Pakistan.
SheSkills (PAKISTAN)
Au Pakistan, les femmes rencontrent de nombreuses difficultés lorsqu’il s’agit d’élargir leurs compétences digitales. Les mœurs conservatrices du pays les empêchent même parfois d’assister à des cours mixtes. Pour remédier à ce problème, SheSkills a lancé le premier digital skills bootcamp organisé exclusivement pour la gente féminine. Les organisateurs espèrent que cet événement sera le premier d’une longue série d’ateliers visant à rendre le digital plus accessible aux femmes pakistanaises. Saad Hamid, force motrice de ce projet et influencer de la communauté tech pakistanaise, explique que ce projet découle d’une très forte demande venant de femmes voulant apprendre le code, le marketing digital ou encore le design. “Au final, nous voulons donner aux femmes des options, afin qu’elles puissent comprendre ce qu’elles souhaitent faire, de leur propre accord. Le but est qu’elles soient financièrement empowered”
WumDrop (AFRIQUE DU SUD)
La startup sud-africaine de livraison WumDrop vient de lancer une nouvelle offre, qui permettra de se faire livrer des colis sans avoir besoin d’une adresse précise. Le service nommé “Deliver 2 Me”, utilise la géolocalisation en temps réel du smartphone du receveur du colis. Il permet ensuite à l’utilisateur de choisir une heure de livraison. Si pour une quelconque raison le receveur a dû se déplacer une fois la livraison déjà en cours, il peut le signaler au livreur qui se rendra à la nouvelle adresse indiquée. “Ce qui rend cette technologie remarquable c’est qu’elle est scalable. La fonctionnalité Deliver 2 Me n’est pas bloqué dans une application mobile comme la plupart des services de géolocalisation – elle se sert d’une suite d’informations venant navigateur mobile, afin de donner au livreur une adresse de livraison très précise” explique le CTO de WumDrop, Wilson Canda. Bien que d’ici quelques temps Deliver 2 Me sera accessible à tous les commerces utilisant l’API WumDrop, l’offre ne sera initialement disponible que depuis le TFG eMall.
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AppsFlyer (ISRAEL)
La startup israélienne AppsFlyer vient de réaliser une levée de fonds en série C de $56 millions, ce qui amène son financement total à $84 millions. AppsFlyer est une startup d’analytics qui se penche plus particulièrement sur les pubs mobiles. Selon ses créateurs, on retrouverait la technologie développée par AppsFlyer dans environ 98% des smartphones à travers le monde, la startup israélienne serait ainsi le leader du data analytics marketing. Par exemple, AppsFlyer peut suivre le nombre d’utilisateurs qui ont téléchargé une application suite au visionnage d’une publicité, pouvant ainsi déterminer quelle part du chiffre d’affaires vient d’une campagne de publicité spécifique. La startup, qui a déjà des partenariats avec Google, Twitter, Facebook ou encore Alibaba, semble vouloir utiliser ces fonds afin d’étendre son activité en Asie, et plus particulièrement en Chine.
Sberbank & Alibaba (RUSSIE)
La banque russe Sberbank et le géant chinois Alibaba seraient en pleine discussion au sujet de la création d’une joint-venture, qui engloberait les business de e-commerce transfrontaliers (en Russie et dans les pays voisins) que possède déjà le groupe chinois. Parmis ces business, AliExpress.ru, un site B2C qui s’est déjà imposée comme la plus grande plateforme de e-commerce en Russie. En échange de son soutien financier, marketing et technique, Sberbank recevrait 50% des parts de la joint-venture. Ces échanges, qui viennent d’être mis en avant par Kommersant, pourraient mener à la création de la joint-venture d’ici l’été 2017. “Nous parlons ici de la création d’un business de plusieurs milliards de dollars, qui deviendrait le plus grand business de e-commerce transfrontalier en Russie et dans un certain nombre d’autres pays,” a expliqué une source anonyme du Kommersant.
French-African Fund (AFRIQUE)
AfricInvest et Bpifrance ont annoncé le lancement d’un fond franco-africain, le French-African Fund (FFA), qui aura pour but d’investir dans des entreprises de petite et moyenne taille en Afrique et en France. Le FFA sera géré par AfricInvest, une entreprise de private equity pan-africaine qui a à ce jour six bureaux en Afrique et plus encore en France. “La base de la stratégie du French African Fund – le premier fond transfrontalier entre l’Afrique et la France – est la capacité d’AfricInvest d’aider les compagnies françaises à développer leur activité en Afrique, et en même temps à attirer des compagnies africaines sur le marché français,” a déclaré le executive director et head of funds of funds investments de Bpifrance, Benjamin Paternot dans un communiqué de presse. Le FFA a déjà engagé la moitié de son capital auprès de PMEs françaises qui souhaitent entrer sur le marché africain.
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Practo (INDE)
La startup de e-santé Practo vient de réaliser une levée de fonds en série D de 55 millions de dollars, menée par le géant chinois Tencent. Shashank ND, le fondateur et CEO de Practo, a déclaré que les fonds seraient utilisés afin de s’attaquer au sujet des assurances médicales. Practo espère en effet créer des partenariats avec plusieurs fournisseurs d’assurance maladie. La startup permet à ses utilisateurs de prendre des rendez-vous médicaux via sa plateforme dédiée, qui compte aujourd’hui 200 000 docteurs, à travers 10 000 hôpitaux, 8000 centres de diagnostic et 8000 centres de bien-être, et ce en Inde, au Brésil, aux Philippines, en Malaisie, en Indonésie et à Singapour. Selon Shashank, le segment ‘entreprise’ de la startup a connu une croissance de 60% en 2016. Cette même année, 45 millions de rendez-vous médicaux ont été réservés via Practo. Au regard des récentes évolutions, la startup espère devenir rentable sur certains de ses segments au cours de l’année 2017.