Au plus près du terrain pour identifier les startups et capter les grandes tendances de l’innovation dans les pays émergents, StartupBRICS vous propose chaque semaine un mini tour du monde des dernières actualités qui ont animé ces écosystèmes en pleine accélération.
Cette semaine dans le tour du monde StartupBRICS, on vous parle du lancement de Xiaomi au Pakistan, de la guerre des QR codes en Inde entre BharatQR et Paytm, de la levée de fonds de Bamba au Kenya, et de Farmcrowdy, une startup nigériane qui veut révolutionner l’activité agricole du pays.
CHINE – levée de fonds pour iQiyi
Le géant chinois Baidu (équivalent de Google en Chine) vient de réaliser une levée de fonds de $1,5 milliard pour son service de streaming vidéo, iQiyi. Cette levée de fonds a pour but de permettre à iQiyi de faire face à la compétition du numéro 1 du streaming en Chine, Youku, un site lancé par Alibaba. Après des rumeurs d’IPO niées par iQiyi en décembre, il semblerait qu’une levée de fonds fut la solution choisi pour développer son activité. Un représentant d’iQiyi aurait déclaré que ces fonds serviront majoritairement à l’achat de contenu. iQiyi a également annoncé que cette somme servirait à la mise à jour de son écosystème IP, dans le but de se débarrasser du contenu illégal présent sur la plateforme. iQiyi a déclaré avoir 481 millions d’utilisateurs pour 5,579 milliards d’heures passées sur leur plateforme chaque mois. La plateforme fait face à une compétition très intense de la part de Youku. Cette compétition, ainsi que les fortes régulations du marché chinois, expliquent que Netflix ait décidé d’abandonner son ambition de lancement en Chine.
INDE – lancement de BharatQR
BharatQR, un système de code QR développé par les compagnies MasterCard et Visa, ainsi que la National Payment Corporation of India (NPCI), a fait son entrée sur le marché le 20 février. Soutenu par le gouvernement indien, ce réseau devrait inclure tous les commerçants du pays qui ont un code QR unique, permettant ainsi aux utilisateurs de cartes de débit ou crédit de payer directement avec leur téléphone, en scannant le code QR. Cependant, BharatQR devra faire face à un réseau de mobiles wallets déjà bien implantés. En effet, la course aux codes QR est s’est accéléré depuis la décision du gouvernement de démonétiser les billets de 500 et 1000 roupies l’année dernière. Cette même semaine, le mobile wallet Paytm a annoncé qu’il allait dépenser $89,6 millions afin d’aider les commerçants indiens à recevoir des paiements via code QR. “Nous aurons plus de 10 millions de commerçants sur notre plateforme d’ici décembre 2017, ce qui nous mettra aussi en bonne route pour devenir le plus grand réseau de paiements au monde” a déclaré Kiran Vasireddy, senior vice president à Paytm.
Plus d’informations ici et ici
PAKISTAN – Xiaomi se lance au Pakistan
La semaine dernière, nous vous parlions du potentiel du marché pakistanais. Cette semaine, la compagnie chinoise Xiaomi vient d’annoncer son lancement au Pakistan, après des mois de démentis officiels. Depuis 2011, Xiaomi s’exporte lentement hors de Chine, en se focalisant principalement sur l’Asie du Sud-Est, l’Inde, une partie du Moyen-Orient et le Brésil. Ce lancement au Pakistan est la plus grande entrée réalisée par Xiaomi sur un marché étranger depuis son lancement au Brésil en 2015. Xiaomi se lance au Pakistan par le biais d’un partenariat de distribution avec Daraz, le site de e-commerce de Rocket Internet. Les marques chinoises de téléphonie mobile Huawei et Oppo sont déjà présents au Pakistan depuis plusieurs années. Cependant, il n’est pas trop tard que Xiaomi se face une place sur le marché pakistanais. Bien que la majorité des ventes se fassent encore hors ligne, le géant chinois pourrait se faire une place face à ses compétiteurs en misant sur les ventes en ligne.
KENYA – Bamba lève $1.1 million
Bamba et son CEO, Al Ismaili
La startup kényane de data collection Bamba vient de réaliser sa première levée de fonds de $1.1 million, afin d’étendre ses services à travers l’Afrique. Lancée il y a trois ans, la startup a créé un produit qui aide les organisations à améliorer leur efficacité. Bamba propose des logiciels de récolte de données disponibles par sms, app ou sur internet. Ces logiciels permettent aux entreprises de communiquer, sonder et obtenir des retours de leurs bénéficiaires, clients ou fournisseurs. L’année dernière, Bamba a été sélectionné pour prendre part au programme d’accélération de Techstars Austin – devenant ainsi la première compagnie d’Afrique de l’Est à rejoindre le programme. En Novembre, Bamba avait déjà récolté $250 000 en prenant part à une émission, Lions’ Den, la version kényane de l’émission américain de pitch, Shark Tank. La startup a annoncé que ces fonds serviront à développer de nouvelles solutions de récolte de données, ainsi qu’à étendre ses offres au reste de l’Afrique.
Plus d’informations ici et ici
NIGERIA – Farmcrowdy révolutionne l’agriculture
La startup agri-tech nigériane Farmcrowdy pourrait bien révolutionner le secteur agricole au Nigéria. Lancée en septembre dernier, la startup a pour but d’améliorer la productivité agricole du pays afin de faire face à la menace de la pénurie alimentaire. Pour ce faire, la Farmcrowdy met en relation des personnes désireuses de s’impliquer dans l’activité agricole du pays – mais ne possédant pas de fermes – avec des fermes locales. Ces personnes deviennent alors sponsors, sélectionnent une ferme, et contribuent financièrement au développement de l’activité de la ferme sélectionnée. Les recettes financières générées grâce à cet investissement sont alors divisées à part égale entre la ferme et l’investisseur. Farmcrowdy prend une commission de 20% sur cette somme. La création de Farmcrowdy est issue d’un constat: bien qu’elle soit essentielle à la survie de la population, l’agriculture attire relativement peu d’intérêt financier et de vocations, ce pourquoi les fermes ont du mal à maintenir leur activité. La plateforme compte déjà 1500 fermes inscrites, dont 200 activées. “D’ici 2018, nous avons l’intention d’étendre notre activité à d’autres pays africains, mais le but initial est que le modèle fonctionne au Nigéria.”