Après les Fintech de Nairobi et l’interview du directeur de VISA en Afrique, retrouvez le second volet de notre série Kenya Tech avec ici Jessica Colaco et Ibanga Umanah, cofondateur de Brave Venture Labs, académie de talents et accélérateur de carrière basé à Nairobi et qui s’appuie sur le Big Data et l’analyse des interactions au sein des réseaux et des écosystèmes pour aider les jeunes kenyans à trouver les meilleures opportunités sur le marché de l’emploi.
Comment l’aventure Brave Venture Labs a commencé ?
Nous nous sommes rencontrés à San Francisco en 2015 et nous étions tous les deux déjà en transition, à la recherche d’un challenge de taille. Jessica, qui est kenyane venait de quitter le iHub qu’elle a cofondé en 2010, et pour ma part j’étais dans la Silicon Valley et je voulais lancer une nouvelle aventure entrepreneuriale sur le continent africain, étant moi-même d’origine nigériane. Nous partagions alors l’idée que futur de l’Afrique ne reposait pas forcément sur le manque d’argent ou de mentoring pour décoller, mais sur le besoin de créer plus d’opportunités pour les talents déjà existants qui n’en trouvent pas. Il nous a semblé crucial de mettre l’accent sur comment aider les bonnes personnes à trouver les bonnes opportunités en Afrique. Nous avons donc décidé de démarrer ici à Nairobi avec Brave Venture Labs.
Vous faites donc de la mise en relation entre talents et entreprises ?
Nous nous définissons à la fois comme un réseau et une académie de talents qui s’appuie sur l’analyse scientifique des données pour aider les individus à dénicher les emplois qui leur correspondent le mieux, et aider les entreprises à construire les meilleures équipes.
Comment faites vous pour identifier ce genre de talents cachés à Nairobi ?
Nous étudions le marché du travail, en récoltant énormément de données disponible gratuitement sur internet ou dans les conférences organisées à Nairobi. Nous faisons beaucoup de recherches en ligne avec l’aide d’une intelligence artificielle qui nous aide à identifier les bons profils. Nous organisons également des accélérateurs de carrières qui sont des ateliers gratuits de 8 semaines durant lesquels nous aidons les entreprises à recruter les talents qui leur convient le plus. Nous avons aussi beaucoup de partenariat avec les incubateurs comme le iHub et plus globalement avec l’écosystème startup kenyan où nous repérons les talents uniques dans les différents événements. Nous identifions des profils uniques que nous mettons ensuite en relation avec les entreprises qui leur conviennent. Nous avons développé un nouveau produit, Unleash, qui permet grâce à l’intelligence artificielle de faciliter cette mise en relation notamment dans les métiers de la data science.
Comment se déroulent vos ateliers ?
Dans les ateliers, nous étudions les interactions entre les entreprises, les startups et les talents et cela nous permet de comprendre en profondeur les dynamiques du marché du travail local et les besoins des uns et des autres pour travailler ensemble. Nous nous appuyons sur des analyses scientifiques très solides pour arriver à ces résultats, comme la théorie des réseaux qui permet de comprendre les interactions entre individus et entreprises dans un écosystème particulier.
D’où vient le nom « Brave » ?
Pour beaucoup de jeunes africains, il faut un supplément de courage et de bravoure pour accomplir leur destin. Il faut être d’autant plus courageux face à la pression familiale et notamment celle des parents qui peut dissuader leurs enfants de saisir des opportunités dans les métiers de demain. La mission de Brave Ventures Labs est de détecter ces profils qui sont prêts à dépasser leur peur en voyant des opportunités là où tout les autres ne voient qu’un risque, et à essayer quelque chose.