Le marché des « cleantechs » (technologies propres) est aujourd’hui en plein essor en Inde. Au moins 300 millions d’habitants ne bénéficient pas d’électricité, et 250 millions sont limités à seulement quelques heures dans la journée. Le principal enjeu consiste donc à répondre à cette demande croissante tout en préservant l’environnement grâce à l’utilisation des énergies renouvelables. La multiplication des entreprises indiennes dans le secteur est largement encouragée par les mesures d’origine gouvernementale.
En effet, d’ici mai 2018, l’électricité doit être disponible dans l’ensemble des villages, et respecter une proportion de 32% d’énergie verte alors même qu’elle ne représente actuellement que 10%. Un challenge colossal pour l’administration du pays. Les firmes vont donc devoir répondre à ce double défi : fournir l’électricité au plus grand nombre avec une exigence de « propreté ».
La transition énergétique qui gagne l’ensemble du pays est particulièrement portée par les start ups. On trouve parmi les plus célèbres : Promethean Power Systems, Ecolibrium Energy, Simpa Networks. Tous les types d’énergies renouvelables y sont développées. Malgré l’engouement général, les firmes pâtissent aujourd’hui d’un manque de main d’œuvre. Elles ont de plus en plus de mal à recruter des salariés pour les accompagner dans leur évolution. Alors même que le marché est en pleine expansion, les dirigeants d’entreprises doivent faire face à un obstacle de taille dans leurs ressources humaines. Comment expliquer un tel paradoxe ? L’étendue du territoire indien et la relative nouveauté du secteur constituent des freins à l’engagement des individus, une véritable prise de risques que tous ne sont pas prêts à assumer.
Concernant le facteur géographique, la connaissance du territoire est primordiale pour une bonne implantation. Or la multitude des dialectes locaux rend parfois difficile la communication entre les firmes et la population, ainsi que la bonne compréhension des attentes des consommateurs. Les équipes doivent dès lors comprendre des systèmes complexes, mêlant des zones urbaines et rurales, et nécessitant des compétences techniques très poussées.
Cette situation a même rendu le management particulièrement difficile. Les équipes sont très souvent dispersées et soumises à des problématiques de niveaux bien différents. Le challenge pour les start ups de la cleantech est dès lors de constituer des équipes suffisamment qualifiées pour s’adapter à la diversité des terrains auxquels elles seront confrontées. A cela, s’ajoute la nécessité de créer de solides partenariats avec chaque élément de la chaîne de production, qu’il s’agisse d’organismes publics ou non. Posséder des compétences fines en négociation et en business development sont quasiment des prérequis. Il ne reste plus qu’à espérer que ces premiers obstacles ne seront pas suffisants pour dissuader ces initiatives positives pour le pays.