Plus rapides que les Rafales, les startups ! Ce que François Hollande devrait apprendre en Inde !

Et si la France cherchait aussi à exporter ses startups en Inde, et pas seulement des rafales ? Et d’ailleurs, Francois Hollande sait-il que l’Inde dispose déjà d’une fusée plus rapide que n’importe quel avion de combat  : un écosystème numérique en plein décollage !

AAEAAQAAAAAAAAPYAAAAJDRiZTQ3NjJlLTEwMTMtNDE1ZS05NmJkLTgwMGIzNjc4NGNkZA10 jours à peine après avoir lancé en grandes pompes le plan gouvernemental « Startup India, Stand up India » pour aider les jeunes entreprises innovantes indiennes, le Premier Ministre Indien Narendra Modi accueille François Hollande pour 3 jours dans le cadre d’une visite d’Etat. A l’heure où en France, le projet d’OS souverain fait polémique auprès de la communauté Startup, le Président Français ne ferait-il pas mieux de s’inspirer des leçons et surtout de l’ambition affichée par la nouvelle « Startup Nation » indienne ? Par Arnaud Auger, Associé StartupBRICS en Inde, depuis Delhi.

New Delhi, India - Aug. 15, 2015: Prime Minister Narendra Modi addressing the nation from the ramparts of the Red Fort on the occasion of 69th Independence Day celebration in New Delhi, India, on Saturday, August 15, 2015. (Photo by Ajay Aggarwal/ Hindustan Times)

En effet, depuis 2 ans, l’Inde a accéléré son développement pour devenir l’économie la plus dynamique au monde avec près de 7,5% de croissance prévu en 2016 – coiffant au poteau la Chine au passage – et les startups indiennes sont clairement partie prenante de ce mouvement de fond. Entre 2013 et 2015, les investissements dans le capital des startups indiennes ont tout simplement été multiplié par 9, passant de 1 à 9 milliards d’US$ ! En effet, les investisseurs du monde entier parient sur l’Inde qui comptera la plus grande population mondiale d’ici 2020 avec près 1,3 milliards d’habitants, très jeunes : la moyenne d’âge ne dépasse pas 25 ans au pays de Gandhi. Si 70% de la population indienne a moins de 30 ans, elle est également ultra-connecté : déjà 1 milliards de téléphones mobiles dont presque 200 millions de smartphones, chiffre qui devrait atteindre 550 millions 2020 ! Adieu clichés : sur les rives du Gange, l’utilisation smartphones et la consommation des datas pour télécharger ses photos ne sont plus un luxe reservés aux seuls touristes ainsi qu’aux expatriés…
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Le premier ministre Indien, Narendra Modi entend jouer un rôle moteur dans la renaissance numérique de l’Inde : par une batterie de politiques publiques audacieuses, le gouvernement qu’il dirige veut souffler bien fort dans les voiles pour emmener l’économie indienne au plus haut. Il a d’ailleurs en grande partie été élu pour son programme économique libéral, pro-startup. C’est une réalité, il y a encore beaucoup de pauvres en Inde. Mais les choses évoluent : la classe moyenne continue de grossir et concerne près de 300 millions de foyers indiens, signe d’une forme d’élévation sociale qui ne se dément pas. C’est d’ailleurs pour cela que des startups francaises comme Blablacar ont décidé de venir s’y installer pour y proposer son offre de services de co-voiturage qui cartonne un peu partout en Europe. Non, non et non : Blablacar n’est pas venu en Inde ouvrir un centre d’offshoring pour y délocaliser un ou plusieurs centre de développeurs informatiques… Blablacar est venu en Inde pour y adresser un marché, celui des dizaines de millions d’indiens qui voyagent quotidiennement de villes en villes et qui aujourd’hui téléchargent et utilisent l’application française Blablacar pour se déplacer à travers toute l’Inde, délaissant un chemin de fer vieillissant et trop dangereux !
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Non, l’Inde est bel et bien devenue attractive pour son marché au delà de ses seules ressources humaines qualifiées, anglophones et économiquement parmi les plus compétitives au monde. C’est pour cela que l’Inde est au centre des attentions des géants américains des nouvelles technologies, les GAFA : Google, Amazon, Facebook et Apple. Google a nommé un CEO né indien, Sundar Pichai, Mark Zuckerberg est venu plusieurs fois en Inde et a accueilli le Premier Ministre Modi dans la Silicon Valley, Amazon a annoncé un investissement de 2 milliards d’US$ sur le marché indien et Apple a divisé les prix de ses iPhones pour séduire beaucoup plus de consomnateurs indiens.
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Si l’Inde est un marché pleinement ouvert qui n’attend que les startups étrangeres comme Blablacar pour offrir des produits et services innovants, les entrepreneurs et startups indiennes ne sont pas en reste ! Parmi les startups indiennes les plus célèbres, on compte bien sur Flipkart, leader du ecommerce, qui a levé plus de 3 milliards de dollars, Zomato qui est une application de réservation de restaurant qui conquiert maintenant le reste du monde, y compris en rachetant des équivalents en Europe ou même aux Etats-Unis comme avec l’acquisition d’Urban Spoon pour 40M$, Ola qui est leader devant le nouvel Uber indien, PayTM qui est un des leaders du paiement mobile au niveau mondial ou encore Practo qui veut devenir le leader mondial de la esanté par les pays émergents !
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En effet, les entrepreneurs indiens, bien que conscients du potentiel énorme de leur propre marché ne s’en contentent pas et sont très ouvert sur le monde et sont conscients – beaucoup plus que la grande majorité des startups françaises – des opportunités venus des autres pays émergents en Asie du Sud, en Afrique ou en Amerique latine. Une Inde dynamique qui mise sur l’audance pour rattraper tous ces retards et qui est prête à lancer les futurs Uber ou Dropbox de demain. Et à devenir le nouveau terrain de jeu de nouveaux leaders mondiaux comme BlaBlacar.

Mais encore une fois, l’Inde ne s’endort pas sur ses lauriers en pleine germination. L’appêtit venant peut-être en mangeant, pour renforcer le 3ème écosysteme startup au Monde, Narendra Modi a donc lancé le programms Startup India, Stand up India avec des mesures chocs de vraies simplification : du dépôt de brevet d’innovations – accessible en ligne -, au recrutement – avec des procédures allégées au maximum sur les 3 premières annees, en passant par l’investissement par la facilitation des « Exits » financiers. Et a annoncé des investissements majeurs : 2 milliards d’US$, soit 2 fois plus que ce que les startups de la FrenchTech recoivent en investissements privés chaque année. Bref, la France qui est en train d’entrer dans un nouveau débat autour d’un futur « OS souverain », devrait peut etre s’inspirer de la façon dont l’Inde a fait le choix de croire et de faire confiance à sa nouvelle génération d’entrepreneurs du numérique. Modestement, sereinement mais résolument. Notre ministre de l’économie Emmanuel Macron s’est bien rendu dans la Silicon Valley avec des startupers francais pour découvrir l’écosystème numérique Indien… donc à quand une visite similaire en Inde ?
Voici les points qu’Arnaud Auger tentera d’expliquer en personne au Président de la République François Hollande lors d’une rencontre prévue le mardi 26 janvier 2016 à New Delhi ! Contactez Arnaud ici !

About Arnaud Auger

StartupBRICS Activist, Arnaud a déjà déménagé une quinzaine de fois entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique avant de s’installer en Asie, dans la silicon valley indienne. Expert en marketing digital, il est l’auteur du livre « Facebook marketing » chez Pearson, élu dans le Top 5 des ouvrages business les plus influents en 2013 aux Hub Awards. Formé à HEC Paris et créateur de sa première startup à 22 ans, Arnaud est aussi un entrepreneur convaincu que le futur d’Internet se trouve dans les pays émergents, notamment grâce au développement du web mobile.