Utilise-t-on toujours les mêmes images qu’il y a dix, quinze ou vingt ans ? Résolument non. Les usages et la qualité des photographies ont largement évolué au cours des dernières années. En Afrique, les banques d’images tombent en désuétude avec un contenu local encore trop peu souvent actualisé. C’est pourquoi AFRIKIMAGES Agency a vu le jour.
Offrir des abonnements abordables pour les besoins locaux
Les agences de presse mondiales offrent des abonnements annuels trop coûteux pour le besoin des petites entreprises locales. Et le nombre d’images produites par des photographes africains est encore faible. C’est pourquoi AFRIKIMAGES Agency a vu le jour. Cette banque de données entièrement africaine produit des images abordables et représentatives de la société pour les besoins digitaux et éditoriaux des agences de presse, de communication, des marques et des institutions.
Promouvoir les talents des photographes africains
“AFRIKIMAGES Agency est une vitrine qui va désormais permettre aux photographes africains, surtout les jeunes de se promouvoir et surtout d’être encore compétitifs sur le marché de l’image.”
Desirey Minkoh, fondateur d’Afrikimages Agency
Repenser la dynamique du marché de l’image
La plupart des utilisateurs ont longtemps été alimenté par les agences de presse mondiale qui leur offraient des abonnements annuels extrêmement coûteux. Faute de mieux, les utilisateurs n’avaient pas d’autre choix que d’en acheter. Aujourd’hui, le marché de l’image a beaucoup évolué et les fournisseurs traditionnels des contenus doivent faire face aux jeunes startups comme AFRIKIMAGES ou encore Yeelenpix et Foto.com.ng.
Une startup pleine d’ambition en plein essor
Les pronostics pour les années à venir annoncent une croissance du marché mondial de la photo de près de 7% d’ici à 2022. Ce qui représente une augmentation de 4 milliards de dollars. L’offre est résolument peu présente sur le continent africain et représente un marché à prendre, déjà convoité par les géants mondiaux tels que l’Agence France Presse ou Reuters Pictures.
Une offre mis au point par des professionnels du monde de l’image
Les responsables d’AFRIKIMAGES Agency sont deux experts du numérique et du marché de l’image africain. Spécialiste de la photo, Désirey Minkoh est un ancien photoreporter de l’Agence France-Presse en Afrique Centrale. Jean-Rovys Dabany, quant à lui, est diplômé du centre de Formation des Journalistes de Paris (CFJ) et a travaillé pour Presse Reuters, Agence France-Presse, en Afrique (Sénégal, Gabon) et pour Al Jazeera. Forts de leurs expériences, ils ont vu évoluer la demande des médias en termes de photographies au cours des dernières années.
“Les médias se tournaient jusqu’ici vers les agences internationales de presse qui sont présentes dans presque tous les pays du continent. Mais à la différence de nos concurrents, AFRIKIMAGES a construit un réseau des photographes africains qui offrent une image authentique du continent parce qu’ils connaissent mieux le terrain. Aujourd’hui, les médias préfèrent se tourner vers les entreprises comme la nôtre parce qu’ils peuvent trouver du contenu qu’ils ne peuvent trouver ailleurs. Ces dernières années, on a constaté une hausse des budgets chez ces médias. Ce qui traduit leur intérêt pour des images authentiques.”
Desirey Minkoh
Des ambitions et une vision tournée vers le futur
AFRIKIMAGES Agency entend innover dans la manière de fournir les médias en images. Sa plateforme en ligne permet de télécharger les éléments depuis leur site internet en choisissant le mode d’achat qui leur convient le mieux. En privilégiant les packs par rapport à la vente à l’unité, ils arrivent à rentabiliser davantage leurs produits.
A l’heure actuelle, AFRIKIMAGES Agency a tissé un réseau de photographe étendu sur une quinzaine de pays africains dont le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Ghana, le Senegal, le Benin, la RD Congo, Madagascar, le Kenya et l’Ouganda.
“Notre ambition est de voir AFRIKIMAGES Agency devenir le Google africain de l’image éditoriale d’ici à 5 ans. Cela passe bien entendu par la diversification de nos offres et une véritable transformation pour devenir le géant africain de l’image éditoriale. C’est avec cette idée en tête que nous sommes en négociations avec deux grandes agences de presse occidentales qui veulent commercialiser notre contenu et ce, moins de deux mois seulement après la mise en ligne de notre site, ce qui prouve que notre production est compétitive a l’échelle internationale.”
Jean-Rovys Dabany, responsable des contenus.
Interview exclusive de Desirey Minkoh
Touché par le virus de la photographie dès le plus jeune âge
C’est à la fin de mon second cycle scolaire que le “virus” de la photographie m’a fait abandonner l’enseignement générale pour des cours de photographie par correspondance à l’Institut d’Enseignement par Correspondance (ISEC) de Liège. A l’issue de cette formation en 1991, j’ai commencé comme freelance pour des journaux internationaux et le journal L’Union, l’unique quotidien du Gabon de l’époque. J’y ai été embauché en 1996 comme Chef de service photo.
La même année, j’ai suivi un stage de photojournalisme animé par l’Ecole des Journalisme de Lille lors des Journées de la Photographie africaine à Bamako. En 1998, j’ai été lauréat d’un concours photo organisé par le Centre Culturel Français et la compagnie Air France à l’orée de la Coupe du Monde en France ce qui m’a permis de remporter un stage à l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, option Portrait.
Depuis 1996, j’étais suivi par l’Agence France Presse. Lorsqu’elle a apprit que j’étais sur Paris, elle m’a proposé un stage de traitement, d’édition et de transmission d’images dans leur siège. Suite à cette expérience, je suis devenu leur photographe responsable de terrain en Afrique Centrale, avec des interventions en Afrique de l’Ouest. Pour l’AFP, j’ai couvert des sommets, des événements sportifs, culturels et les conflits, dont celui du Darfour au Soudan. C’est après cette expérience en agence que je crée AFRIKIMAGES Agency.
Je me suis dit pourquoi ne pas les mettre en ligne et les vendre ?
J’ai longtemps travaillé pour les grosses agences de presse mondiales en parcourant presque tous les continents et j’ai amassé près de 30 000 photos. Je me suis dit pourquoi ne pas les mettre en ligne et les vendre ? Avec mon expérience dans le domaine, il ne m’en fallait pas plus pour devenir entrepreneur. En 2009, j’ai donc lancé AFRIKIMAGES qui n’était à l’époque qu’un simple site internet sur lequel j’uploadais mes images. Aujourd’hui, j’ai été rejoint par des personnes qui connaissent et comprennent notre industrie.
Entreprendre demande beaucoup d’effort et de sacrifice.
On n’est pas né entrepreneur mais tout le monde peut le devenir en persévérant surtout en écoutant ceux qui nous entourent. Vous devriez vous entourer des personnes qui croient à votre projet, qui sont complémentaires à vous.
Personne ne peut mieux raconter l’Afrique que nous mêmes Africains
Je suis ému par les nombreux jeunes qui ont pu apprendre à travers ma modeste personne et qui ont été formés par l’agence. Ils sont à présents devenus photographes et vivent de leur métier.
Le rêve de ma jeune équipe et des photographes de notre réseau est d’être à moyen ou long terme, le premier fournisseur d’images sur l’Afrique en Afrique et sur le reste du Monde. Nous y croyons et savons que c’est possible car selon nous, personne ne peut mieux raconter l’Afrique que nous mêmes Africains, il en est de notre devoir.