#IoT : L’Afrique des objets connectés est elle pour demain ?

La green et la sharing economy seront des moteurs essentiels au développement des objets connectés en Algérie et en Afrique, même si la croissance sera différente selon les domaines d’activité.


La croissance incessante des objets connectés, des notifications finira-t-elle par substituer l’être humain à ces objets ? De plus comment l’utilisation des Datas, cernant avec une précision drastique nos habitudes de vie et de consommation, est-elle en phase d’améliorer ces objets ? De plus, quels usages en Afrique ? En septembre dernier, nous étions à Algeria2.0, la conférence annuelle algérienne dédiée aux nouvelles technologies et à l’innovation. À l’occasion du dernier jour du forum Algeria 2.0, Karim Brahiti et Riad Hartani, deux spécialistes de l’Internet of Things, ont tenté d’éclaircir des problématiques de l’internet des objets, thématique de la dernière table ronde de l’évènement.

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Si les applications concrètes de l’internet des objets – soit l’expansion d’internet dans le monde physique – sont encore loin d’être intégrées dans le quotidien des africains, on notera tout de même que le premier objet connecté est apparu lors de la vulgarisation d’internet en 1995 avec l’ordinateur. Dix ans plus tard, les tablettes et les mobiles sont également intégrées dans de nombreux foyers ; enfin, aujourd’hui on dispose environ d’une quinzaine d’objets connectés par personne selon Karim Brahiti. Qu’en sera-t-il en 2025 ? Le modérateur de cette matinée estime que la croissance exponentielle de ces objets engendrerait la possession d’une centaine de ces objets par les individus d’ici dix ans.

À cette croissance, s’ajoute celle des notifications, qui ne cessent également de croître, en effet, alors que l’e-mail a introduit cette notion de notification, elles envahissent aujourd’hui notre quotidien. Au point de faire naître un nouveau phénomène, les phantom vibrations, soit l’impression de vibrations de téléphone. Ce symptôme et l’abondance de ces notification finira par lasser les utilisateurs qui ne prêterons plus attention à celles-ci. Mais les technologies émergentes proposent une gestion autonome des différents objets connectés pour que l’expérience d’utilisation de ces appareils reste simple et que les utilisateurs ne croulent pas sous ces multiples notifications.

Pour rendre ces appareils autonomes dans la gestion de ces notifications, la meilleure solution s’avère être pour l’heure, l’étude précise des habitudes ou des interactions des utilisateurs d’objets connectés pour développer une autogestion. Pour collecter ces données, les assistants personnels (type Siri sur Ios ou Cortana sur Android) font preuve d’une redoutable efficacité pour analyser ces habitudes de consommation. Ces dernières sont décelées par niches (métiers médicaux, de la sécurité, etc.) via un puissant data mining au sein des smartphones. Néanmoins le coût d’exploitation des capteurs permettant l’analyse des données personnelles, demeure un frein important et entrave ainsi la croissance de ces objets connectés.

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L’internet des objets en Algérie et plus largement en Afrique 

Un problème rémanent lors du forum Algeria 2.0 est la densité du trafic automobile sur les routes algériennes ; en effet 30% du trafic est dû à la recherche d’une place libre induisant une surconsommation de carburant ainsi qu’un impact écologique non négligeable. Pour remédier à cela, des startups algériennes souhaitent apporter des solutions, via l’installation dans un premier temps de capteurs de champs magnétiques (évaluant la masse métallique d’un véhicule). Ces derniers, résistants aux conditions météorologiques, permettent de savoir si des places de stationnement sont libres et surtout d’établir des statistiques précises permettant la mise en place de solutions opérationnelles. Toutefois, cette coûteuse solution pourrait être couplée à l’installation de caméras utilisant le principe d’image processing. Cette dernière solution, moins couteuse, car permettant la gestion de plusieurs places de parking simultanément et la détection de véhicules suspects, s’avère néanmoins assez sensible aux aléas climatiques.

IoT

Le marché très fragmenté des applications relatives aux objets connectés sur le continent amuse l’audience, un visiteur questionne le reste de l’assemblée en demandant qui parmi elle possède un réfrigérateur connecté, déclenchant l’hilarité générale escomptée et appuyant sur le fossé existant entre la théorie et la pratique. Fervent défenseur de ces technologies, Riad Hartani reconnait la faible pénétration de l’IoT (Internet of Things) en Algérie notamment en raison de l’aléatoire couverture énergétique, des transports, des infrastructures (réseau national, data center exposé à des défaillances énergétiques justement, etc.) et surtout de la faible volonté politique. Les autorités souhaitent effectivement que ces technologies répondent à des problèmes concrets (en plus d’être lucratifs). Il reste cependant convaincu que la green et la sharing economy seront des moteurs essentiels au développement de l’IoT, même si la croissance sera différente selon les domaines d’activité.

En clôture du débat, l’arrivée du M2M (Machine to Machine) inquiète lui plus l’auditoire. Les questions de l’autonomie humaine face à ces objets connectés, dans les secteurs secondaires et tertiaire principalement, font ressurgir le spectre d’un contrôle de l’objet sur l’humain. Les speakers écartent avec verve cette possibilité, selon eux, les objets connectés réduiront fortement la pénibilité des tâches répétitives et ouvriront une ère de mobilité et de connectivité sans précédent. Les machines n’égaleront jamais le cerveau humain.

About Olivier Garin

Curieux et ouvert sur l’international, Olivier est issu d’une formation de journaliste. Il voue ainsi une grande passion à l’information au sens élargi du terme et s’intéresse de près aux pays émergents. Sa récente expérience au sein de Digital Business News, la Web TV des entrepreneurs de la French Tech, a réveillé son attrait pour les secteurs de la high-tech, de l’économie et de l’entrepreneuriat digital à travers le monde. Il a rejoint StartupBRICS où il est aujourd’hui Rédacteur Pays Emergents.