Dans le but d’encourager et de renforcer le partenariat entre les entreprises méditerranéennes, africaines et françaises, Bpifrance a organisé le 4 juillet dernier l’événement « Inspire&Connect Méditerranée » à Casablanca. Reportage en immersion de Shadi ROCHARD et d’Emilie ARDUINO-VITALIS en direct de Casablanca.
Méditerranée, puissance collective
Le contexte géopolitique inédit et particulièrement pressant, ainsi que la multiplication des aléas climatiques et sanitaires ont remis d’actualité les sujets de coopération régionale. C’est cette idée que Mohammel El-Kettani, Directeur général d’Attijariwafa Bank, a développé lors de la séquence inaugurale : « L’avenir de l’Europe c’est l’Afrique, et l’avenir de l’Afrique c’est l’Europe », a-t-il affirmé.
Cette édition d’ « Inspire&Connect », consacrée à la Méditerranée, et plus précisément aux pays d’Afrique du Nord et leurs dynamiques économiques en lien avec l’Afrique de l’Ouest, le Moyen-Orient et l’Europe, a réuni 600 invités et plus de 70 intervenants de haut niveau. Tous ont interrogé l’avenir de la relation économique entre entreprises méditerranéennes, africaines et européennes, et ont mis à l’honneur le dynamisme des entrepreneurs méditerranéens et leur complémentarité, permettant des partenariats innovants et durables entre les écosystèmes.
A travers « Inspire&Connect Méditerranée », Bpifrance a positionné la région méditerranéenne comme le carrefour de projets entrepreneuriaux et fait naître une réflexion commune autour d’enjeux centraux, tels que la co-industrialisation et le co-financement, le transfert de technologie, le développement économique des ICC en Méditerranée et en Afrique, ou encore la montée en puissance de l’entrepreneuriat féminin.
La transformation des sociétés méditerranéennes par la Tech for Good
EMERGING Valley était speaker sur le big stage “Inspire” à travers son fondateur et président Samir Abdelkrim, pour délivrer une intervention inspirante sur la Tech for Good en Méditerranée.
“Changer son monde commence par faire la différence au sein de sa communauté, c’est une force de volonté qui anime en particulier une population des plus dynamiques et essentielles à la construction du monde d’aujourd’hui et de demain: la jeunesse.” – Samir Abdelkrim, Président & Fondateur, EMERGING Valley
Un appel au soutien des idées et des trajectoires d’une jeunesse méditerranéenne dynamique et en pleine effervescence, qui s’est appuyé sur des visages: ceux de jeunes entrepreneurs à impact issus de la rive sud de la Méditerranée, pour certains d’entre eux lauréats d’EMERGING Mediterranean – le programme d’accélération de startups d’EMERGING Valley en Méditerranée.
C’est ainsi à l’image d’Olfa Kilani en Tunisie et sa startup Kyto-Prod, ou encore d’Ahmed Alfaituri en Libye à la tête de sa startup Speetar, que la jeunesse montre ses atouts face aux enjeux régionaux et internationaux de e-santé, d’édutech, d’agritech ou encore d’entrepreneuriat féminin en Méditerranée.
L’âge d’or de l’entrepreneuriat féminin?
Faire sauter les verrous du financement, briser ses propres croyances limitantes et mettre en avant des rôles-modèles inspirants : d’importants défis restent encore à relever pour les femmes entrepreneurs en Afrique et en Méditerranée. Pour en parler, Inspire & Connect a réuni un panel de haut vol composé de l’entrepreneur tunisienne et présidente de la French Tech Tunis Neila Benzina, de la fondatrice et CEO de la startup kenyanne Finlo, Sandra Locoh Donou, et de la juriste marocaine Leïla Bazzi, modéré par Isabelle Lebo, Responsable des partenariats internationaux chez Bpifrance.
A travers leurs expériences respectives, l’on retient la nécessité d’intégrer les femmes dans chaque composante de l’écosystème entrepreneurial: du board des grandes entreprises à celui des Venture Capital en passant par les institutions bancaires, féminiser les équipes est bénéfique au monde de l’entreprise et aux femmes entrepreneurs à tous les niveaux. L’investissement par et pour les femmes représente selon Neila Benzina un “véritable potentiel de création de richesses”. Parallèlement, les principales barrières à l’entrée de l’entrepreneuriat qui se dressent devant elles semblent être “leurs propres croyances limitantes”: à travers son podcast “Les inspiratrices”, Leïla Bazzi oeuvre ainsi à la prise de conscience des femmes de leurs propres biais et freins à leur développement personnel et professionnel.
L’âge d’or de l’entrepreneuriat? Pas encore, et même “loin de là” selon Sandra Locoh Donou. Mais les avancées des dernières années (l’imposition d’au moins 1 à 2 femmes par board d’entreprise, les programmes de formation dédiés aux Etats-Unis et au Maghreb…) présagent des carrières et opportunités plus libérées pour la jeune génération de femmes entrepreneurs méditerranéennes.