Pour KakoExpress, une jeune startup camerounaise créée par des talents de la diaspora, les particuliers prenant l’avion constituent – en mode « peer to peer » – le futur de l’expédition de colis. Et notamment en Afrique ! Pas cher, rapide et écolo vante le site internet, en mode beta-test, de la plateforme. Mais qu’en est il de la question de la sécurité, à la base de toute relation de confiance entre voyageurs et expéditeurs ? Michèle Ngueyep, cofondatrice de la startup du voyage KakoExpress, nous en dit un peu plus sur son projet – à mi-chemin entre l’économie collaborative, l’industrie du transport et la logistique – mais dont l’équilibre du modèle économique reste encore à définir.
Hello ! Peux tu te présenter aux lecteurs de StartupBRICS en quelques phrases ?
Je travaille dans le marketing digital et je suis passionnée par les innovations technologiques, de toutes sortes : de l’internet des objets aux écosystèmes startups au Cameroun notamment, en passant par les disruptions qui permettent d’améliorer notre quotidien ou de résoudre des problèmes de société. A mes heures perdues, je passe beaucoup de temps à regarder des TED talks. Je consacre désormais une grande partie de mon temps au développement de la startup KakaoExpress, dont je suis cofondatrice.
Comment t’es venu cette idée de solution de « colis-voiturage » ? Quelle fut la première étape ?
L’idée part du fait que, en tant qu’africains, nous avons toujours autour de nous un proche ou un ami d’origine africaine qui nous a déjà sollicité pour nous demander si nous retournions “au pays” dans les jours qui viennent, et si oui si nous pouvions le « dépanner » en ramenant dans nos bagages un colis à sa famille, et ce dans les plus brefs délais. Il suffit également de s’arrêter quelques dizaines de minutes dans les zones d’enregistrement des grands aéroports européens pour constater que les terminaux à destination d’Afrique fourmillent d’africains de la diaspora approchant les passagers dans les files, leur proposant de transporter des objets destinés à leurs proches : Dakar, Abidjan, Yaoundé, Douala… Comment faire en sorte que la prise de contact se fasse bien avant ?
Quelle solution apportes tu ?
L’interface KakoExpress répond à ce besoin en mettant en relation, bien en amont, des voyageurs qui souhaitent transporter des colis pendant leurs déplacement à l’étranger (pour rendre service en amortissant leur frais de déplacement) et des personnes désireuses d’envoyer des objets ou documents à l’étranger dans un délai limité et à moindre frais. Sur notre plateforme, les voyageurs peuvent remplir les champs suivants : dates de départs, nombre de kilos disponible dans leurs bagages, conditions de transport, prix proposé par le voyageur, etc. L’expéditeur peut alors entrer en contact avec le voyageur : ils conviennnent ensemble du montant de la transaction et du lieu de remise des colis. Nous ne percevons pas – pour le moment – de commission sur les transactions afin de renforcer au maximum la croissance de notre communauté, encore jeune.
Quel est le modèle économique de KakoExpress ?
La plateforme n’est pas monétisée pour l’instant, notre objectif premier est d’acquérir un volume important d’utilisateurs (10.000 membres dans le 6 mois qui suivent), pour ensuite introduire des frais de transactions équivalent à 10% de commission sur chaque transaction effectuée. Pour le moment, notre objectif, c’est l’acquisition et la rétention des utilisateurs. Le plus possible.
Quelles types de difficultés as tu rencontré dans le développement de ta startup ? Et qu’en est il de la sécurité ?
Notre priorité est et reste la sécurité : bâtir et consolider la confiance au sein de la plateforme KakoExpress. C’est notre focus numéro Un car sans confiance, pas de communautés et donc zéro transactions. Nous répondons à cette exigence légitime des utilisateurs grâce à une vérification d’adresse email et profils de réseaux sociaux des membres.
Un message à faire passer en particulier aux lecteurs de StartupBRICS basés en France et en Afrique ?
Le principal challenge, ce sont nos ressources humaines et financières, assez limitées. La totalité des fonds investis proviennent de nos épargnes personnelles. Alors oui : n’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez nous rejoindre dans cette aventure en tant que collaborateur ou investisseur !
KakaoExpress : quels avantages pour les voyageurs et les expéditeurs ? 2. Expéditeur:
1. Voyageurs:
– Rendre service en amortissant les dépenses liées à leur voyages (billet d’avion, séjour, taxe aéroport)
– Devenir acteur d’un système d’économie collaborative utile à la diaspora
– Contribuer à réduire l’empreinte carbone due au transport de colis internation
– Les colis arrivent à destination en 24h à des tarifs avantageux et flexibles
– Transport écologique
– Planifier l’expédition de ses colis sur son smartphone ou ordinateur
– Eliminer les déplacements hasardeux et inutile à l’aéroport
– Renforcer lien social au sein des diasporas.