Afrimarket est une startup française qui propose le premier service de transfert d’argent « Cash to Goods » destiné à la diaspora africaine : le service permet aux migrants de régler les dépenses alimentaires et de santé de leur famille depuis leur pays de résidence en Europe vers l’Afrique.
Rencontrés durant la conférence LeWeb où ils figurent parmi les finalistes de la compétition de startups, les deux fondateurs d’Afrimarket Jérémy Stoss et Rania Belkhaia ont répondu aux questions de StartupBRICS pour parler de leurs solutions de paiement et des opportunités numériques en Afrique.
Bonjour à tous les deux, en quoi consiste Afrimarket ?
Afrimarket est une solution de transfert d’argent qui permet aux migrants de régler directement depuis l’Europe les besoins de la vie courante de leur familles en Afrique. Le marché du transfert d’argent de la diaspora vers l’Afrique représente 60 milliards d’US$ par an, par ailleurs sur cette manne financière des frais de transferts très importants sont appliqués, avec des taux de commission vers l’Afrique avoisinants les 12,5% contre une moyenne monde de 8%. Cela est du au fait qu’aujourd’hui Western Union et Moneygram se partage 75% du marché. A partir de là nous avons constaté sur la base d’études de la Banque mondiale et de nos propres analyses que plus de 70% des migrants aimeraient pouvoir contrôler la destination finale de leurs transferts de fonds. C’est pour ça que nous proposons Afrimarket pour résoudre ces 2 problèmes : un transfert « Cash to Goods » avec une tarification fixe à 5% qui permet d’envoyer des fonds dédiés vers l’alimentaire et l’achat de médicaments directement par les familles destinataires.
Concrètement, comment cela fonctionne ?
Par internet et sur téléphone via notre service client : vous choisissez votre pays de destination d’envoi d’argent, vous choisissez un type de point de vente (santé, alimentaire, éducation, etc.) et vous rentrez ensuite le numéro de téléphone de la personne à qui vous envoyez cet argent là. Vous payez avec votre carte bancaire et la personne sur place reçoit un SMS indiquant qu’elle a reçu un paiement et moment à utiliser dans le réseau de boutiques Afrimarket : si vous recevez un crédit pour la santé, vous pouvez dépenser cette somme dans toutes les centres de santé type pharmacie accrédités Afrimarket. Si on vous l’a envoyé pour l’alimentaire, vous pouvez le dépenser dans toutes les supérettes du réseau Afrimarket : nous disposons aujourd’hui de plus de 60 réseaux de ventes qui acceptent la solution de paiement Afrimarket au Bénin, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Nous ajoutons de nouveaux points de vente tous les jours.
Que pensez vous du développement du numérique en Afrique ?
On sait que le mobile est en train d’exploser en Afrique avec des taux de pénétration mobile très important (+80%), la prochaine révolution en Afrique est celle de l’internet : aujourd’hui internet a encore trop souvent des contraintes de coûts ou de vitesse. Les nouveaux câbles sous marins qui arrivent sur les côtes notamment en Afrique de l’Ouest permettent de réduire les coûts et la lenteur des réseaux, ce qui est très encourageant pour le développement d’un socle entrepreneurial d’entreprises du web en Afrique.
L’Afrique sera un futur grand sujet pour LeWeb ?
Il existe déjà des forums et salons du digital spécialisés sur l’Afrique mais qui ont moins de visibilité que LeWeb dans les médias. Avec un milliard d’habitants et un secteur du digital en plein développement, les entrepreneurs numériques français peuvent imaginer proposer des solutions techno diverses et variées pouvant répondre à des besoins d’un milliard de consommateurs africains. Les startups africaines doivent participer à LeWeb et notamment tenter leur chance à la compétition de startups et à postuler pour montrer que leurs produits peuvent répondre aux besoins de millions de personnes en Afrique et aussi dans le monde. Cette année nous avons eu à LeWeb des panels dédiés à plusieurs zones émergentes comme la Russie et les pays arabes. L’organisation dans les futurs éditions de panels dédiés à l’Afrique digitale serait intéréssants pour sensibiliser le grand public et mieux toucher l’écosystème français sur les opportunités.