Interview StartupBRICS aujourd’hui avec Moussa Fofana, fondateur et CEO de Yeelenpix, une jeune startup basée à Paris, mais qui devant la quasi-absence de l’Afrique sur le marché mondial des banques d’images, a choisi de participer au réveil du continent africain et de sa créativité. En proposant des images et illustrations africaines exclusives et variées, alignées sur les standards des grands du secteur à commencer par Fotolia ou Shutterstock. Et à des prix compétitifs, aussi bien en libre de droit qu’en droits gérés via une banque d’images et d’illustrations 100% africaines. YeelenPix a aussi développé une gamme étendue de services B2B à destination des médias, des agences de communication, des entreprises et des institutions. (Service de production photo à la demande, reportages, couverture photographique de grands événements africains, conseils et services digitaux dédié, etc…). A l’occasion du lancement de la nouvelle version du site, Yeelenpix offre aux lecteurs de StartupBRICS une réduction de 25% sur tous les achats du site avec le code de promotion : #YEELEN-BRICS.
Hello Moussa ! Yeelenpix se décrit comme étant la première banque d’image africaine : peux tu nous en dire plus ? Quel est ton parcours et comment as tu eu l’idée ?
L’idée de Yeelenpix m’est venue il y’a 3 ans en 2011, lorsqu’une amie à moi travaillant dans une agence de communication à Abidjan m’a demandé de lui acheter des images sur une plateforme occidentale, dans le cadre d’un appel d’offre. Je me suis alors rendu compte qu’il n’existait aucune banque d’images en ligne vraiment dédiée à l’Afrique. J’ai alors imaginé une banque d’images et d’illustrations numériques, exclusivement africaines, proposant une vision réaliste et contemporaine de l’Afrique. J’ai ensuite pris contact avec des photographes de talent en Côte d’Ivoire, au Sénégal en Tunisie, au Nigéria, au Ghana, au Cameroun, etc. Pour les convaincre de participer au projet (non sans difficultés).Le besoin identifié se transforme en projet et le projet se transforme en aventure entrepreneuriale passionnante. L’année dernière, trois amis talentueux et passionnés d’Afrique me rejoignent dans l’aventure et nous créons Yeelenpix. Il s’agit d’Alex Yaovi Poblah (D’origine béninoise et expert en achat), Maguette Mbow (D’origine sénégalais et expert en stratégie digitale) et Céline Crespin (Française et ivoirienne de cœur et spécialiste en communication digitale). Yeelenpix est donc une synergie de talent, d’origines et de convictions ou chacun apporte sa pierre à l’édifice pour montrer une nouvelle image de ce beau continent. Il y a quelques mois, nous lancions la version beta de notre site. Depuis, le site a évolué, la version béta est devenue alpha, les paiements sécurisés ont été mis en place, les prix ont été optimisés par la mise en place des achats par crédits, 44 photographes ont rejoint YeelenPix et nourrissent le site de contenus exclusifs, avec un objectif en tête, montrer la réalité de l’Afrique avec un oeil différent. Nous comptabilisons aujourd’hui plus de 10.000 images dans diverses catégories .Seule une partie de ces images est mise en ligne pour le moment.
Etes-vous déja présent en Afrique et comment vous différenciez vous d’un Fotolia ou d’un Shutterstock ?
Pour le moment nous sommes physiquement localisés à Paris mais nous prévoyons à court terme d’ouvrir des locaux dans un pays de l’Afrique de l’ouest pour étendre nos activités et déployer nos différentes stratégies. Mais dans les faits, nous sommes déjà en Afrique car nous avons un réseau de photographes et de partenaires sur place qui travaillent sur différents aspects de notre activité.
Yeelenpix est un nouvel acteur du marché, Nous en sommes encore à une petite échelle mais les perspectives sont énormes. Nous nous différencions de ces grands acteurs du marché tout d’abord par notre nature : Yeelenpix n’est pas qu’une simple banque d’images. Au-delà de cette activité qui reste notre cœur de métier, nous avons mis en place un ensemble de services et d’offres b to b à forte valeur ajoutée en destination de nos clients. Au-delà de cet aspect, Yeelenpix se caractérise et se différencie par du contenu local (made in Africa) de grande qualité et adapté aux réalités de communication du continent, et la mise en lumière des photographes africains, en leur permettant de générer des revenus décents de leurs travaux.
Bien que fondée à Paris, vous avez clairement mis l’Afrique au coeur de votre business plan. Comment percevez vous ce marché ?
Oui sans aucun doute : l’Afrique est clairement au cœur de notre activité. C’est notre ADN et c’est une conviction profonde pour nous d’y développer nos activités en répondant aux besoins de contenus locaux et qualitatifs. L’Afrique est indéniablement « the place to be » si je peux me permettre. En effet, tous les indicateurs sont en hausse et ce dans différents domaines : depuis 5 ans l’on observe une très forte progression des classes moyennes africaines. Avec l’augmentation progressive du pouvoir d’achat, la puissance de consommation des africains va considérablement augmenter au cours des prochaines décennies. Cette classe sera en mesure de pouvoir payer si on lui propose des services correspondant à ces besoins. Le tout soutenu par un contexte de hausse constante des taux de croissance (supérieurs à 4,5% en 2012 selon la Banque Africaine de Développement).
Coté technologique, il est de notoriété publique que le continent africain accuse un retard certain sur les autres zones. Cependant force est de constater que des progrès substantiels ont lieu en ce moment au niveau des taux de pénétration des tics (Internet, mobile, etc.). Le marché des télécoms en Afrique s’illustre essentiellement à travers les usages du mobile. Par rapport au réseau du fixe, les coûts du réseau mobile sont moindres, et la durée de déploiement plus courte. Le marché de la téléphonie mobile en Afrique connaît une croissance exceptionnelle. Sans compter que l’Afrique est le continent qui s’est le plus approprié le système de paiement par mobile. Tout ceci représente de formidables opportunités pour les startups françaises et européennes !
Crédit photo : Yeelenpix