Ils étaient près de 5.000 à se presser dans les allées de la conférence Disrupt, la grand-messe du digital organisée chaque année par le célèbre magazine TechCrunch les 12 et 14 septembre derniers à San Francisco. StartupBRICS était présent sur place. Parmi les nombreuses startups qui ont eu le privilège de pitcher durant le très couru « Startup Battlefield » réservé aux startups early stage, nous avons pu échanger avec Myki, une jeune pousse libanaise spécialisée dans la cybersécurité. Rencontre avec Antoine Jebara, cofondateur de Myki qui va nous raconter son parcours.
Myki en trois phrases : c’est quoi ?
Myki remplace les mot de passe et les nom d’utilisateurs de manière sécurisée par l’utilisation de technologies de reconnaissance d’empreinte digitale, sans conserver aucune datas dans le cloud (trop souvent piratée), afin de réduire à néant les risques de hacking. Je m’explique : disons que j’installe Gmail.com, Evernote ou n’importe quelle application sur mon smartphone, au lieu d’entrer mon « username » et mon « password », je vais recevoir une notification que je dois approuver par empreinte digitale qui me connecte directement. Il n’y a plus aucune données stockées sur le cloud, tout reste en local, sur l’appareil.
Vous avez été crée au Liban ? Comment a débuté cette aventure ?
Il y a 3 ans, nous avons commencé par travailler sur un prototype de clé sécurisé pour se connecter. Sauf que d’une part, l’on s’est rendu compte que la plupart des gens ne veulent plus avoir sur eux ni clé USB, ni clé de connexion. D’autre part, Apple a sorti entre temps sont Iphone 5 qui disposait pour la toute première fois d’une technologie de « Finger Print »: nous avons alors essayé de faire de cette technologie une application de cybersécurité. Nous avons consolidé un noyau dur à Beyrouth pour travailler sur le produit avant de recevoir deux premiers investissements en provenance du Liban et de Dubaï.
Comment êtes vous arrivé à TechCrunch Disrupt ?
Il y a deux mois, nous avons envoyé une vidéo de demo pour participer au fameux « Startup Battlefield« , afin de pouvoir y approcher des capitaux-risqueurs qui s’intéressent aux projets en amorçage. Nous avons fait 4 ou 5 calls avec le comité de sélection, pour comprendre et définir la structure du pitch, à qui s’adresser et comment, etc. Bref ils nous ont mentoré et préparé psychologiquement pour être prêt sur scène. Puis nous avons quitté Beyrouth pour San Francisco et là nous avons eu 3 à 4 sessions de préparation avec eux, avant la conférence.
Vous êtes la première startup libanaise à avoir participé à TechCrunch Disrupt ?
Oui, c’est en tout cas ce qu’ils nous ont dit ! Nous sommes donc assez fier.
Comment est la scène startup à Beyrouth ?
La scène s’améliore ! Il y a beaucoup plus de projets, de nouveaux accélérateurs, des fonds d’investissements ainsi que l’argent du gouvernement à travers la Banque du Liban, des événements internationaux comme BDL Accelerate. L’écosystème progresse donc de plus en plus.
Quelles sont les prochaines étapes pour vous ?
La première étape : nous avons lancé notre produit hier et nous avont déjà 15.000 inscriptions. Nous voulons bâtir le meilleur produit possible, performant, pragmatique, et améliorer le business development. Nous voulons aussi mettre l’accent sur le volet technique en renforçant notre pool de développeurs, on les adore et on aime travailler avec eux.
On sait que la diaspora Libanaise est extrêmement importante. Peut elle aider les startups libanaises à s’internationaliser dans le monde et plus particulièrement dans la Silicon Valley ?
Oui, bien sûr. Rien qu’ici à San Francisco, nous avons eu des meetings avec des entrepreneurs libanais ainsi que des libanais travaillant pour des grands groupes installés ici. Ils nous ont beaucoup aidé avec leur réseau. Si demain Myki décide de venir ouvrir un bureau à San Francisco, je suis sûr que nous pourrons compter sur leur soutien.