Rencontre cette semaine avec Colisdays, une plateforme communautaire gratuite qui met en relation des expéditeurs avec des voyageurs profitant d’un déplacement déjà prévu pour transporter des colis ou documents. Une solution qui permet aux membres de la diaspora de contourner les limites des services postaux classiques ainsi que les délais classiques de livraison, souvent trop longs et coûteux.
Le e-commerce est un secteur en plein essor en Afrique de l’Ouest, avec le développement de nombreuses applications telles que Paps, première application de livraison géolocalisée en Afrique. Comment te positionnes-tu par rapport à ces initiatives ?
Nous assistons aujourd’hui à une véritable révolution autour des services liés à l’usage du Mobile car des millions d’Africains n’ont d’autres choix que de se tourner vers les réseaux mobiles pour accéder à Internet. Ce qui laisse la porte ouverte aux start-ups dont l’offre de service tourne autour du mobile dont Paps, une start-up sénégalaise qui comme Colisdays, propose un service de mise en relation via son application : des coursiers avec des clients désireux de se faire livrer à un endroit donné. Des applications comme Paps sont la preuve vivante que le numérique transforme de plus en plus le quotidien et les habitudes des Africains avec des services sur-mesure, adaptés en fonction des besoins des consommateurs.
C’est aussi un des enjeux majeurs de Colisdays qui souhaite révolutionner la poste collaborative en Afrique, en proposant un service moins coûteux et une expérience client mieux personnalisée que celle des acteurs postaux traditionnels.
Selon toi, quels sont les principaux freins au développement de plateformes de e-commerce comme Paps-App en Afrique de l’Ouest ?
Je crois fermement que le e-commerce en Afrique est en train de creuser son sillon malgré les freins liés au manque d’accès à Internet pour une certaine partie des populations et le faible taux de bancarisation couplé au manque de confiance des consommateurs envers les sites de e-commerce Africains. Payer en ligne n’est pas une habitude Africaine et les consommateurs privilégient toujours l’achat physique, même si aujourd’hui, nous constatons de plus en plus à un engouement autour des solutions de paiement mobile qui peuvent constituer une alternative au paiement par Carte Bleue.
L’éclosion du e-commerce en Afrique passera par l’instauration d’un système de confiance avec la mise en œuvre d’une réglementation claire autour de la protection des données des internautes, ce qui permettra de rassurer les consommateurs notamment dans le paiement en ligne.
Comment envisages-tu le développement de l’économie du numérique en Afrique de l’Ouest dans les prochaines années ?
Le numérique sera dans les années à venir un enjeu crucial dans le développement économique des pays de l’Afrique de l’Ouest d’où la nécessité pour les Etats Africains de créer un environnement propice à l’entrepreneuriat numérique.
De l’éducation en passant par la santé ou l’énergie, nous constatons que le numérique touche petit à petit tous les secteurs d’activité et toutes ces innovations technologiques émergentes, me font penser que le développement de l’Afrique se fera avec la révolution numérique, car celle-ci peut tellement apporter de solutions face aux problématiques actuelles de ce continent.
Cependant, l’avenir du digital en Afrique passera d’abord par la mise en place de structures en mesure d’accompagner les entreprises naissantes du numérique et ensuite définir et harmoniser un cadre légal et réglementaire à l’échelle du continent.