Un panel sur l’écosystème de l’innovation en Russie s’est déroulé ce matin à LeWeb, qui a réunit plusieurs acteurs du capital-investissement dans ce pays, dont RVC, Maxfield Capital, et le Internet Initiatives Development Fund, fonds public qui veut investir 184 millions d’US$ dans plus de 400 jeunes pousses russes dans les 5 ans.
Si l’industrie internet se développe à très grande vitesse en Russie (la Russie figure parmi le Top 3 des pays où les internautes passent le plus de temps sur la toile) et que le capital-investissement se développe de plus en plus au profit des jeunes startups russes (de l’early-stage aux plus grosses pépites), les obstacles demeurent importants, à commencer par le manque de professionnels qualifiés. Alors que le pays s’équipe en infrastructures performantes (les incubateurs et accélérateurs poussent comme des champignons à Moscou), et que l’on parle de Skolkovo comme de la future Silicon Valley russe, les participants s’accordent pour dire que bien que la culture startup commence à se répandre en Russie, les obstacles restent nombreux. A commencer par le manque en professionnels du web qualifiés en Russie, la plupart des talents étant de plus en plus tentés par l’expatriation, notamment dans la Silicon Valley. Un point déjà soulevé par East-West Digital News, partenaire de StartupBRICS en Russie, dans une récente étude portant sur le e-commerce en Russie.
Pour se rapprocher des standards européens, l’Etat russe doit pleinement jouer son rôle pour améliorer les infrastructures (connectivité, incubateurs, transport) et réduire les formalités administratives pour inciter à l’entrepreneuriat explique Alexander Turkot de Maxfield Capital. Mais il doit dans le même encourager le financement privé, condition sine qua non pour faire décoller le secteur IT en Russie.
Pour Alexander Potapov de RVC, si la tendance est positive, il manque encore cruellement d’incubateurs, de lieux de créativité numérique et surtout de mentors qualifiés en Russie. De plus en plus de startups russes proposent des business models intéressants pour les investisseurs, mais il n’y a pas assez de projets bankables dans le pipeline des fonds d’investissements locaux. Mais contrairement aux nombreuses idées reçues, les meilleurs projets ne se trouvent pas à Moscou mais viennent souvent des différentes régions de Russie. Une tendance qui ne devrait pas s’inverser dans l’immédiat : le gouvernement russe multipliant les plans d’équipements des régions en infrastructures numériques pour y booster l’innovation et la culture d’entreprise.