Ce sont les chiffres avancés par LiveInternet : 51% des internautes russes (soit 31,1 million d’utilisateurs au total) accèdent directement à internet via leur mobile. Contre 29,9 millions il y a encore deux mois. Jeunes, branchés sur les réseaux sociaux (principalement Vkontakte ou Odnoklassniki, le copain d’avant russe), les nouveaux consommateurs des smartphones russes roulent sous Android pour un tiers d’entre eux selon East West Digital News. Loin devant Apple et son système d’exploitation iOs, qui ne représente plus que 9,5% des utilisateurs de mobile. Un engouement accéléré pour Android qui s’expliquerait en partie par le retour de batôn économique déclenché par les sanctions internationales et le recul du pouvoir d’achat.
Que révèlent en partie ces chiffres dans un contexte local de crise économique important, avec un rouble en pleine dégringolade face au dollar américain ? Que malgré les sanctions (liées aux tensions politiques entretenues avec l’Ukraine) et la forte baisse des revenus pétroliers, la Russie demeure un énorme marché pour les fabricants mobiles, avec une demande locale qui ne faiblit pas. Et la prime va aux smartphones lowcosts : bien qu’impactés par la crise, les classes moyennes russes veulent rester connectés aux dernières tendances, mais avec un switch marqué vers sur des modèles plus entrée de gamme produits en masse par les fabricants asiatiques, baisse du pouvoir d’achat oblige.
Lenovo, Huawei, TCL… Les consommateurs russes jettent aujourd’hui leur dévolu sur les marques qui seront les plus agressives au niveau des prix selon IDC. Les importations de tablettes Lenovo ont ainsi fortement progressé ces derniers mois, avec 14% de part de marché au second trimestre 2014. Un shift qui n’est pas près de s’inverser. Petit lot de consolation pour Apple, dont les positions semblent fragilisés en Russie face aux tensions pesant sur le porte-monnaie des russes, son grand rival Samsung boit aussi la tasse. Ses ventes ont diminué de moitié en l’espace de 6 mois remarque ainsi IDC.
NDLR : Article rédigé le 14 décembre. Depuis la monnaie russe s’est effondrée de 20%, le mardi 16 décembre, atteignant un niveau historiquement bas face à l’euro et au dollar.