Jørn Lyseggen fête la promotion MEST 2013

Neal Hansch: « MEST veut bâtir des ponts entre la Silicon Valley et les startups africaines »

By Eva Nean

Nous avons besoin de success stories qui inspirent les entrepreneurs africains. Cela contribue à la bonne santé de notre écosystème.

Asoriba, Dropifi, Kudobuzz… vous avez sûrement déjà entendu parler de ces jeunes start-ups. Asoriba a été nommée start-up la plus innovante d’Afrique, début février à Seedstars Casablanca. Dropifi était la première start-up africaine à rejoindre 500startups en 2013, et Kudobuzz lui a emboîté le pas l’été dernier en rejoignant la promotion 14 de l’accélérateur californien. Toutes ont été incubées à la Meltwater Entrepreneurial School of Technology (MEST), l’organisation fondée par Jørn Lyseggen. A la fois académie d’informatique et incubateur de startups, MEST basée à Accra forme, incube et investit dans de jeunes pousses. Depuis son lancement en 2008, 250 étudiants ont été diplômés et MEST a misé sur 20 start-ups avec des investissements allant de 2 à 4 millions de dollars par an.

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L’entrée de MEST à Accra au Ghana

En 2015 pour la première fois, l’école accueille deux promotions de 30 entrepreneurs en herbe pour un programme d’un an. Alors que MEST est en pleine expansion en Afrique, la Silicon Valley reste une point d’ancrage stratégique, qui sert de moteur à ses activités. C’est donc dans les locaux de Meltwater à San Francisco que Neal Hansch, directeur général de MEST et Katie Sarro, directrice du développement m’ont accueillie pour parler de l’expansion de MEST, des partenariats et projets pour 2016.

Neal, Katie, qu’est ce qui rend le programme de MEST aussi compétif?

Katie Sarro : Nous misons sur des entrepreneurs avant même que l’idée d’une start-up ne naisse. Nous mettons l’accent sur la qualité et nos classes sont relativement petites. Nous travaillons leurs compétences techniques, le côté business, la communication etc Le programme que nous avons en place est atypique et a été élaboré avec soin par nos équipes. Nous construisons également un pont entre la Silicon Valley et nos entrepreneurs pour qu’ils puissent rejoindre des programmes comme 500startups ou participer à des événements à la Maison Blanche par example. Nous voulons qu’ils rencontrent des investisseurs et entreprises pour les aider sur le long terme.

Entrepreneur-In-Training promotion MEST 2016
Entrepreneur-In-Training promotion MEST 2016

Neal Hansch : Comme l’a mentionné Katie, le programme de notre incubateur est prolongé. Nous travaillons avec nos start-ups, nous les formons puis nous les incubons pendant 3 à 4 ans. Notre approche est très spécifique et nos choix sont différents d’autres programmes similaires. Nous souhaitons cependant du succès aux autres programmes. Nous avons besoin de success stories qui inspirent les entrepreneurs, africains cela contribue à la bonne santé de notre écosystème.

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Eva Nean, Katie Sarro, Neal Hansch

Avoir une présence dans la Silicon Valley est primordial pour MEST. Pouvez-vous me donner des exemples de ponts entre la Silicon Valley et l’Afrique?

Katie Sarro : Nous organisons des événement à notre HQ tous les trimestres pour donner aux locaux à San Francisco une idée de ce qu’il se passe dans notre écosystème. Nous piochons dans notre carnet d’adresse pour inviter des investisseurs et des entrepreneurs accomplis ici aux Etats-Unis, en Europe et en Afrique.

Neal Hansch directeur général de MEST et Katie Sarro, directrice du développement à Meltwater, San Francisco
Neal Hansch DG de MEST et Katie Sarro, directrice du développement à Meltwater, San Francisco

Neal Hansch : Nous créons véritablement ce pont tous les jours. Ces connections que nous créons vont de paire avec notre identité panafricaine. A cet égard, nous sommes vraiment chanceux de bénéficier des ressources de Meltwater pour nous aider à mener à bien notre mission. Meltwater a des bureaux dans le monde entier avec des équipes au Ghana, Nigeria, Afrique du Sud, Amérique du Sud et Europe. La formation de ces équipes nécessite des ressources et notre affiliation à Meltwater nous le permet.

Nous prévoyons le lancement de notre fonds d’investissements dans quelques mois.

MEST est basé au Ghana, vous êtes également au Nigeria et au Kenya. Souhaitez-vous étendre vos programmes à l’Afrique francophone ?

Neal Hansch : Aujourd’hui notre expansion dans les pays francophones n’est qu’une question de temps, prioritiés et ressources. Les pays francophones présentent une réelle opportunité et nous aimerons y avoir une présence. Nous nous focalisons pour l’instant sur notre expansion dans deux nouvelles villes (Lagos et Nairobi). L’Afrique du Sud sera le prochain pays sur notre liste. Cela fait sens, car Meltwater à des bureaux à Capetown et Johannesbourg. Notre but est d’être pan-africain et rallier les entrepreneurs des quatre coins du continent. Nous voulons des points d’incubations dans les pays d’où viennent nos entrepreneurs. Après avoir finalisé l’année d’enseignement que nous leur offrons, ils souhaitent rentrer chez eux pour lancer leur start-up. C’est là que nous voulons être pour les soutenir et les aider à avancer.

Compétition de développeurs à MEST
Compétition de développeurs à MEST

Pouvez-vous nous parler des partenariats que vous avez mis en place ? Notamment le partenariat avec Samsung.

Katie Sarro : Travailler avec Samsung nous a ouvert beaucoup de portes. Tout d’abord, Samsung a été le sponsor principal de notre premier African Technology Summit, en novembre dernier. Puis le directeur B2B de Samsung Electronics Entreprises pour l’Afrique de l’Ouest, Charles Ojei se déplace sur notre campus à Accra, à la fin de chaque trimestre, pour participer à nos Guest Lectures. Il se familiarise avec nos start-ups et les conseille. L’une de nos start-ups, Suba a rencontré toute son équipe pour une session personnalisée. D’autres start-ups ont eu l’opportunité d’être pré-installées sur des appareils Samsung pour une distribution plus facile. Ce partenariat a réellement ouvert la porte à de nombreuses idées innovantes. Nous en sommes ravis et nous allons continuer de le cultiver.

Nous avons également un partenariat avec Interswitch. Ils ont accordé des bourses pour permettre à des étudiants nigérians de nous rejoindre. Interswitch sollicite également des start-ups de notre portfolio, pour rester au top de l’innovation. Amazon Web Services, Slack, Microsoft font aussi partie de nos entreprises partenaires. Certaines offrent des services gratuits à nos entrepreneurs. Nous faisons en sorte de cultiver ces partenariats chaque année.

Interswitch sponsorise 10 entrepreuneurs pour étudier à MEST
Interswitch sponsorise 10 entrepreneurs pour étudier à MEST

Quel est le focus de MEST pour l’année 2016 ?

Neal Hansch : Une nouvelle promotion va être diplômée l’été prochain. Ce sera la première avec des kényans et nigérians. Nous voulons renforcer notre présence à Lagos pour être prêts à soutenir nos diplômés à la fin de leur programme. C’est notre deuxième focus. Nous travaillons également sur la deuxième édition de notre African Technology Summit. Et enfin, nous prévoyons le lancement de notre fonds d’investissements dans quelques mois.

Katie Sarro : Nous allons continuer à construire des partenariats avec des entreprises de télécommunication et des organisations aux quatre coins de l’Afrique pour aider nos start-ups à « scaler ».

En savoir plus sur le partenariat MEST & Samsung.
Le recapitulatif de l’excellent African Technology Summit organisé par MEST est ici.
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About Eva Nean

Eva is passionate about innovation, startups and people. After receiving a Master in Marketing and Advertising from the Paris Graduate School of Management in 2008, she moved to San Francisco to join the French-American Chamber of Commerce. She helped the organization foster the French-American business community. In 2010 she joined Yelp to help launch in France, the recommendation website’s first non-English speaking country. She joins StartupBRICS in 2015 as a contributing writer. Eva specializes in the tech diaspora based in Silicon Valley. She tells the stories of the people who make, shake, disrupt the emerging markets' ecosystems.